Arkhe Editions, 4 mars 2011, 242 pages
Résumé de l'éditeur :
"Dehors des rangées d'immeubles entières s'assombrissent, se dégradent, se délitent et s'effondrent dans un ciel poussiéreux où brillent des dizaines de soleils, et les soleils se rejoignent devenant une boule de feu gigantesque, pendant un instant, il n'y a plus que de la lumière, et puis la nuit tombe, une nuit presque solide, tangible, et la lune devient plus petite et s'éloigne, les étoiles s'estompent, et il n'y a plus rien, je suis seul et la nuit est profonde et glaciale.
Je suis seul et je me ronge les doigts jusqu'au sang. Dans ma tête, quelque part, lancinant, il y a le nom d'Ornella."
Mon avis :
Gentillement envoyé et dédicacé par l'auteur, je me suis plongée dans la lecture de ce roman dont j'ignorait tout, l'auteur m'ayant prévenu que la quatrième de couverture ne reflétait en rien l'atmosphère du roman.
C'est un bel objet que ce livre : tout mignon avec une seconde et troisième de couverture bleu pastel, un titre couleur bonbon. La tête de mort aurait dû m'allerter.
Il est en effet question d'un jeune homme qui, ne travaillant pas, passe sa vie sur les sites pornographiques - de préférence avec de jeunes filles - et qui s'entraîne au tir pour faire "un carton" aux Galeries Lafayette au moment des soldes - moment fort bien choisi, ceci dit.
Et tout est à l'avenant : de jolies jeunes filles forcément bien roulées que le héros sodomise (si avec ça je ne fais pas grimper mes stats de blog...), l'imagination débridé de ce-dit héros qui se voit faisant un carnage tout en mangeant ses bonbons Haribeaux, sans oublier le faux profil Face-de-book pour rameuter des nanas.
Vous l'aurez compris, il faut prendre ce roman au second degré. Car ce que cherche à "faire voir" l'auteur - car c'est un roman très imagé - c'est notre société de consommation : violence-sexe-bouffe.
Parfois, on frise l'overdose de sexe, notamment avec la scène du viol d'une mineure vue du point de vue de l'homme ; ou encore celle de l'ado qui adore ça (ben voyons).
Ce n'est pourtant pas un roman qui met "mal à l'aise" car ce que décrit l'auteur est malheureusement plausible mais jamais vulgaire (il appelle un chat un chat, enfin dans le cas présent, ce serait plutôt au féminin).
Trève de grivoiseries, ce roman est très ancré dans l'année 2010-2011 (de nombreuses références à l'actualité, comme pour rappeler que le héros est totallement déconnecté). Un peu trop d'ancrage donc, car je me demande si ce livre vieillira bien. Il a le mérite de se faire poser des questions : est-il important d'être allerté par flash-info à la minute près de la libération des mineurs colombiens ?
En résumé, trop d'infos tuent l'info, ou, comme le dirait mon prof de com à la fac : "plus on communique, moins on communique".
Sur ces belles paroles, je vous laisse méditer...
L'image que je retiendrai :
Celle de la chanson des Rubettes qui m'a trotté dans la tête chaque fois que je prenais le livre pour le lire :
The Rubettes Sugar Baby Love