Je ne ferai aucun commentaire d'ordre politique sur l'opportunité ou non d'alpaguer les sans-papiers à proximité des écoles. En revanche, je m'attacherai à la dimension sémantique de l'affaire. Les radios répètent à l'envi depuis l'incident qu'un "grand-père chinois" été interpelé. Grand-père chinois... Comme le faisait remarquer Guy Carlier dans sa chronique matinale d'hier sur France Inter, "grand-père chinois" ça évoque inconsciemment un vieillard chenu, avec quasiment une grande natte blanchie par les ans, une jolie veste brodée, une silhouette voutée et frêle... Bref, le grand-père de Tchang Jong-Jen. Tchang, le pote de Tintin. Le pote du chic-type par excellence, chic-type lui-même par capillarité. Le grand-père du chic-type, pote du plus chic des chic-types, ne peut-être qu'un chic-type lui-aussi. On arrête là. Le grand-père en question a 57 ans. Une fois encore, je ne me prononce pas sur le fond, mais sur l'interprétation qui nous est servie en boucle, en ranimant des clichés inappropriés. Et je le regrette. On ne s'adresse à nous que sur une interprétation émotionnelle d'un fait de société. Le grand-père chinois, sera-t-il pour Nicolas Sarkozy ce que Papy Voise a été pour Lionel Jospin en 2002? technorati tags:
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