Lors de mes interventions, j’insiste souvent sur le fait qu’une bonne partie des attentes exprimées par la génération Y ne sont pas nouvelles en elles-mêmes. La recherche d’un meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle, d’une hiérarchie plus souple ou d’une bonne ambiance de travail ne date pas d’hier. Ces demandes ont bien entendu été exprimées avant la génération Y et portées par d’autres générations.
Dans bien des cas la nouveauté ne réside pas dans la nature de l’attente mais dans la façon dont elle est exprimée par la génération Y. J’en ai encore eu l’illustration hier lors d’un séminaire que j’animais pour un comité de direction RH.
Lors de cette journée, il était prévu une séquence où des jeunes devaient venir s’exprimer et donner leur vision du management et de la gestion des RH de l’entreprise qu’ils venaient de rejoindre. Evoquant leurs cas, mon contact me précisa qu’il faudrait probablement les mettre à l’aise car ils risquaient d’être impressionnés de parler devant le DRH de l’entreprise.
Il n’en fut rien…
L’un des jeunes, à peine quelques instants après le début de son intervention et en présence de tous les responsables RH de l’entreprise expliqua de but en blanc sa lassitude d’être menée en bateau par son service de gestion des carrières. Dans des termes extrêmement directs, il détailla ce qu’il reprochait à son service de gestion des carrières (de « lui mentir les yeux dans les yeux » au sujet d’un futur poste, de ne pas être assez proche, etc.). Et puis, sur la question du manque de proximité, il eut cette réplique assez cinglante : « vous nous dites qu’il est impossible d’avoir 400 amis sur Facebook ; qu’on ne peut pas être proche d’autant de personnes en même temps ; Je veux bien mais alors expliquez-moi comment vos gestionnaires de carrières pourraient être proches de nous alors qu’ils gèrent eux-mêmes près de 400 collaborateurs chacun ». Et bing !
A l’issu de la journée, j’eu l’occasion d’échanger avec le DRH. Le sujet revint naturellement sur cette tirade et je fus agréablement surpris par sa réaction. Loin de blâmer l’auteur de cette tirade il me confia qu’il était impressionné par la franchise de ce jeune qui à l’évidence s’était mis en risque pour dire ce qu’il avait sur le cœur. Il ajouta qu’il y voyait avant tout une preuve de confiance. Food for though…
Et vous, il aurait réagit comment votre DRH ?