L'objectif de la France fixé par le Grenelle Environnement est d'atteindre 23% d'énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie d'ici 2020. Les biocarburants apporteront une contribution importante à cet objectif, estime le gouvernement...
Les ministères de l'Ecologie et de l'Energie ont annoncé ce mercredi 28 septembre le lancement de l'Observatoire des biocarburants dont la mission est de suivre le développement des actions visant à atteindre l'objectif fixé pour 2020 de 10% d'énergies renouvelables dans les transports. L'observatoire est présidé par le Directeur général de l'énergie et du climat au ministère du Développement durable, Pierre-Franck Chevet.
"Avec le Grenelle Environnement, la France met en place une stratégie ambitieuse de développement des énergies renouvelables sur son territoire." affirme le ministère de l'Ecologie dans un communiqué.
La France a élaboré et transmis à la Commission européenne son plan national d'action qui définit, un objectif de 23 % de développement des différentes formes d'énergies renouvelables, pour la période 2010-2020. Dans le secteur des transports, un objectif de consommation de 10% d'énergies renouvelables a été fixé à l'horizon 2020. Selon le gouvernement, ce sont les biocarburants qui apporteront la contribution la plus importante à cet objectif, avec en complément le recours au biogaz ou à l'électricité verte.
L'Observatoire des biocarburants qui réunira l'ensemble des parties prenantes tous les deux ans, a vocation à suivre le développement des actions engagées dans ce domaine pour atteindre les objectifs fixés. "Pour cela, il mettra en place des indicateurs de suivi, analysera les bilans et identifiera les causes des éventuels décalages avec les prévisions de développement. Il pourra proposer des pistes permettant de compenser les déficits éventuels ou d'améliorer l'efficacité des dispositifs en place" estiment les deux ministères.
Des biocarburants pas si verts
Est-il nécessaire de rappeler que les biocarburants font largement débat dans le monde, contestés en raison des émissions provoquées par le développement de cultures intensives de soja, de colza et d'huile de palme dans les pays en développement. Ces gigantesques cultures destinées à l'énergie prennent la place des cultures destinées à l'alimentation, lesquelles par un mouvement de vases communiquants se déplacent vers des zones encore inexploitées telles que les forêts, les prairies et les tourbières, provoquant la destruction d'habitats naturels propices au stockage du carbone et à la biodiversité. Les ONG environnementales dénoncent des dommages pour l'environnement considérables avec une augmentation importante des émissions de CO2 et une accélération de la disparition des espèces liée à la déforestation, notamment en Asie du Sud-est et en Amazonie.
L'observatoire prendra-t-il en compte ces critiques ? Il est temps de favoriser le développement des agrocarburants de seconde génération qui ont montrés leur efficacité en utilisant des matières organiques existantes ou sur le point d'être jetées. L'avenir des biocarburants est dans le recyclage,et non pas dans l'agriculture intensive...