Une chronique de Vance
Ce film étrange, au charme envoûtant grâce à une mise en scène soignée jouant sur les oppositions de textures et la symétrie des reflets, séduit et agace en même temps. Jude Law campe un être énigmatique dont on doute des véritables motivations - ce qui empêche qu'on se passionne, pour lui ou pour son œuvre morbide, théâtralisée jusqu’au rite. Il séduit des femmes suivant des critères très particuliers, liés à des attitudes, des sentiments, avant de les... consommer, presque littéralement. La caméra se fond dans le regard du prédateur amoureux et sublime les corps et l’âme des victimes, qui s’acheminent innocemment vers le statut de vierges sacrifiées sur l’autel d’un dieu païen.
Le mythe du vampire y trouve son compte, grâce à de nombreuses trouvailles surprenantes, mais l’ensemble demeure un peu trop froid pour qu'on s'y attache : on assiste à cette enquête avec un détachement placide. A noter toutefois une belle partition musicale, qui colle au jeu troublant de l’acteur principal.
Une curiosité qui mérite le coup d’œil, et pas seulement parce qu’elle a su séduire de nombreux critiques blasés par le genre.
Ma note : 3,5/5
Un film de Po-Chih Leong (2000) avec Jude Law & Elina Löwensohn.
Un DVD zone 2 TF1 Vidéo (2001), 1.85 :1.
Visionné en Vost DTS.
Synopsis : Steven séduit les femmes avec talent et méticulosité. Il a besoin d’elles, de leur passion, des sentiments qu’elles éprouveront pour lui avant qu’il accomplisse l’acte ultime qui lui permettra de survivre. Mais, malgré le soin précautionneux dont il fait preuve, on finit par retrouver le corps de son ex-petite amie. Désormais, une enquête est menée, tandis que lui-même cherche sa dernière victime…