La guerre est déclarée

Voilà un film qui aura bénéficié du bouche à oreille. Des acteurs peu connus du grand public, un sujet a priori délicat, mais plusieurs prix après un passage remarqué à Cannes et de très bonnes critiques pour « La guerre est déclarée ». Verdict : non seulement il a réalisé à ce jour plus de 600 000 entrées dans les salles françaises, mais surtout, il vient d’être choisi pour représenter la France dans la catégorie Meilleur film étranger aux Oscars 2012. En gros, la bonne surprise de la rentrée.

La recette magique ? La réalisatrice Valérie Donzelli et son ex-moitié avec qui elle partage l’affiche, Jérémy Elkaïm, racontent ici leur propre histoire. Celle d’un couple, Roméo et Juliette, qui doit affronter la tumeur au cerveau de leur fils, Adam ; bataille à laquelle ils étaient loin d’être préparés. Cette maladie inattendue vient bouleverser leur quotidien et transformer leur vie à jamais, mais réveille également en eux une force qu’ils se doivent de garder, pour leur enfant comme pour leur vie de couple. C’est alors un vrai combat qui s’annonce : ne pas perdre inutilement son énergie, ne pas se laisser gagner par la peur, ne pas perdre espoir.

La beauté du film réside justement dans cet art de ne pas tomber dans la tragédie (shakespearienne). La guerre a beau être déclarée, ça ne veut pas dire qu’elle va être perdue. Après tout, Adam, Juliette et Roméo ne sont-ils pas les dignes représentants de la vie et de l’amour ? Finalement c’est bien de cela dont il s’agit, trouver la force de continuer à vivre et à lutter grâce à l’amour qu’ils se donnent. On ne parle pas seulement de la survie d’un être ici, mais aussi de la survie d’une famille qui doit gérer les surprises que la vie lui réserve. On comprend donc mieux pourquoi Valérie Donzelli avait en tête « un film d’action ».

Un film où les personnages se retrouvent face à des imprévus et doivent alors faire preuve de courage pour surmonter les épreuves. Un film qui respire le vrai et qui colle au plus près des sentiments des personnages, notamment grâce à ses deux interprètes de talent qui ont intimement vécu cette expérience. Ajoutez à cela l’originalité de la mise en forme (parfois un peu théâtrale mais si juste), et une bande originale qui exprime toute l’ardeur des émotions, et vous obtenez un film sincère et puissant qui donne une belle leçon de vie.

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