Des réformes politiques pour éviter l’intervention étrangère
Les participants au colloque sur le thème « Le monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions ? » se sont accordés sur le fait que ce que vit le monde arabe, ne sont pas des révolutions, mais des révoltes populaires pour changer les conditions de vie, et ont fait porter aux régimes arabes la responsabilité de tout éventuelle intervention étrangère, à l’instar de ce qui s’est passer en Libye, s’ils persistaient à être fermés à des réformes politiques.
Le ministre de la culture, Khalida Toumi a déclaré que le monde arabe vit actuellement une nouvelle phase, et connait toujours une phase de changement, considérant que ce qui se passe dans le monde arabe est "gorgé" de promesses mais, aussi de "vents mauvais" qui font craindre à certains, à tort je l’espère que "la sinistre politique de la canonnière n’est pas définitivement enterrée. Le ministre de la culture a précisé hier lors de son allocution d’ouverture du colloque « Le monde arabe en ébullition, révoltes ou révolutions ? » à la bibliothèque nationale à El Hamma, et organisé à l’occasion du salon international du livre, en coordination avec l’école nationale supérieure de sciences politiques, que les peuples arabes étaient actuellement appelés à la vigilance, déclarant « Vigilance sur le front intérieur pour ne plus jamais reproduire les dévastatrices expériences que nous avons connues. Vigilance sur le plan extérieur aussi dont il faut prendre très au sérieux les menaçantes menées de reconquêtes ». Mme Toumi s’est interrogée sur la place de ce pays dans le printemps arabe, ce qu’a expliqué Lakhdar Brahimi, l’ancien ministre des affaires étrangères en déclarant que « Les gouvernements arabes ont négligé la cause palestinienne. Les peuples arabes ont également oublié cette cause ».Ajoutant lors de son intervention sur « les cas de rupture et de continuité dans l’histoire arabe contemporaine », que « la faiblesse des arabes a donné l’opportunité à l’Otan d’intervenir dans le monde arabe »faisant porter à la ligue arabe et aux nations unies la responsabilité de cette opportunité que cherchait l’Otan. Et a déclaré que « lorsque la communauté arabe a demandé une zone d’exclusion aérienne en Libye pour protéger les civils, cela était une chose normale.
Mais la ligue arabe aurait du participer à l’application de la décision », « mais les armées arabes sont malheureusement politisées » a-t-il ajouté. Brahimi a également fait porter la responsabilité des révoltes populaires aux régimes arabes, attribuant cela à l’absence d’un état de droit, les appelant à lancer rapidement des réformes politiques, et déclrant que « l’Algérie, le Maroc et l’Arabie Saoudite sont capables de lancer des réformes sans passer par des révolutions, puisqu’il y a une volonté politique dans ces pays d’aller vers des réformes ». il a indiqué dans ce contexte avoir dit il y a des années aux américains qu’un changement dans le monde arabe était possible mais qu’il arriverait de manières différentes d’un pays arabe à un autre. Selon Brahimi, le drame actuel des arabes est de vivre dans une région sur laquelle ils n’ont pas d’influence, faisant références aux trois forces régionales au Moyen-Orient, la Turquie, Israël et l’Iran.