Quelque chose a changé dans le microcosme politique français, et le Parti Socialiste démontre, avec l’organisation de ces débats, son changement radical de posture. L’exercice avait pourtant tout d’une magistrale peau de banane, mais personne n’a glissé. Mieux, il s’en est dégagé une certaine sérénité, un sens des responsabilités et de la mesure, bien loin des accusations de promesses démagogiques déjà aboyées par l’UMP, bien loin aussi de l’image renvoyé par le gouvernement actuel, englué dans les «affaires».
Peu de monde aura assisté à la prestation des 6 candidats, faute d’un horaire curieux et d’un canal de diffusion marginal. Sans rire, il y a des gens qui travaillent… Mais il faut aussi l’avouer, pour la plupart des personnes concernés par cette primaire, les choix sont déjà faits. Il reste cependant intéressant, sur la durée, de percevoir les personnalités, leurs réactions et leur capacité à argumenter à vif, bien que tous les sujets soient âprement préparés à l’avance.
Dans son ensemble le débat a été de meilleure facture que le précédent. Il n’y avait pas Pujadas. François Hollande est maintenant sur orbite. Il est l’homme de la situation, mais doit prendre à son compte un certain nombre de propositions de ses acolytes. Pour l’accompagner au second tour, la bagarre sera rude, à mon sens entre Martine Aubry et Arnaud Montebourg, qui se place déjà pour 2017. Pour Ségolène Royal, je crois bien que son tour, pour cette fois, est passé.
Les différents états-majors vont évidemment analyser toutes ces informations, ce qui va donner à la dernière confrontation d’idées, sur BFM TV le 5 octobre à 20h30, une saveur inédite, ce parfum de démocratie qu’on n’a plus senti en France depuis 5 ans.
Après les sénatoriales, ça commence vraiment à sentir bon.