Titre : Back World, T1 : Niveau 1
Scénariste : Eric Corbeyran
Dessinateur : Lucien Rollin
Parution : Août 2007
Le premier opus de la série « Backworld » s'intitule « Niveau 1 » et est édité chez Glénat. Il est vendu au prix de 12,50 euros. J'ai été attiré par cette saga à travers le nom de son scénariste : Corbeyran. En effet, ce dernier fait partie de mes auteurs préférés. Il est entre autre l'auteur de « Le chant des stryges », « Le maitre de jeu » ou encore « Uchronies ». Il s'agit d'autant d'histoires passionnantes et prenantes. J'étais donc particulièrement curieux de me plonger dans ce nouvel univers.
La trame est construite autour de Terry Hackman, un hacker de haut vol. Rangé depuis qu'il a rencontré la ravissante Tina, il prend toujours néanmoins un plaisir certain à se jouer des réseaux et des pare-feux. Il navigue d'ailleurs énormément de temps dans un jeu de réalité virtuelle appelé « Backworld ». Bravant les interdits, il se joue des différentes sécurités du jeu. Il est d'ailleurs financé par un concurrent du jeu pour en découvrir les secrets. Mais quand il décide de se retirer du jeu, les choses se compliquent…
Vous l'aurez compris, l'histoire se déroule à notre époque et est construite autour d'un jeu vidéo. Ce dernier a le pouvoir de créer une nouvelle réalité. On navigue dans un monde virtuel tellement crédible qu'on n'arrive plus à distinguer le vrai du faux. Ce que se passe dans le jeu semble avoir une certaine influence sur le monde réel sans qu'on en maitrise vraiment les tenants et les aboutissants. Ce thème-là est intéressant. Je trouve toujours intéressant ces univers qui nous font naviguer entre plusieurs mondes entremêlés aux repères différents. Dans ce domaine, ce premier opus est une réussite. Il arrive à nous en dire suffisamment pour attiser notre curiosité tout en nous laissant de nombreuses zones d'ombre qui nous font attendre avec impatience la suite. A la vue de la quatrième de couverture, il semble que cette saga s'étire sur trois tomes.
Au-delà de ce thème particulier, on retrouve tous les repères classiques d'un thriller. Le rythme de narration est assez soutenu. L'histoire se construit autour d'un antihéros. En effet, cet hacker se trouve au centre d'un imbroglio qui semble le dépasser. On y trouve également la ravissante jeune fille dont il est amoureux et pour lequel il est prêt à oublier son ancienne vie. Les méchants sont de rigueur avec leurs traditionnels hommes de main. Bref, les ingrédients sont classiques mais savamment mélangés. On retrouve la patte de Corbeyran pour construire une saga qui passionne le lecteur. On s'attache assez rapidement au personnage principal. Bien qu'a priori borderline avec la loi, il nous est vite sympathique. Bien que déjouant les sécurités du jeu, naviguant sans autorisation, on prend vite son parti quand sa situation tend à se compliquer.
Je ne tiens pas à vous dévoiler davantage la trame et les rebondissements qui l'alimentent. Je vous laisse le loisir de les découvrir au cours de votre lecture. Je vais maintenant évoquer les dessins, aspect essentiel de n'importe quel ouvrage de bandes dessinées. Lucien Rolin prête donc sa plume pour accompagner le scénario de Corbeyran. C'est un auteur que je découvre en même temps que la série. Dans un premier temps, j'ai trouvé les dessins un petit peu froids. Je trouvais les personnages peu expressifs. Les images paraissent figées et semblent en décalage avec le rythme des événements. Néanmoins passés ces premières impressions, on s'y habitue vite et les dessins participent très vite à l'ambiance particulière de l'ensemble. L'usage de couleurs sombres pour de nombreux décors nous immerge pleinement dans ce thriller.
Au final, j'ai passé un agréable moment et pris énormément de plaisir au cours de ma lecture de cet album. Je guette avec intérêt la parution des prochains opus. Même si je n'ai pas senti la même attraction qu'en découvrant « Le chant des stryges » ou encore « Uchronies », il s'agit incontestablement d'un thriller plutôt prenant qui devrait avoir une suite à la hauteur des attentes suscitées par ce « Niveau 1 ». Je conseille donc cette lecture aux adeptes du genre. Ils devraient y trouver leur compte. Il ne me reste donc plus qu'à vous souhaiter une agréable immersion dans « Backworld ».
par Eric the Tiger
Note : 13/20