Trop de psychotropes, trop longtemps, une porte d’entrée vers l’ALZHEIMER – Iatrogénie

Publié le 29 septembre 2011 par Santelog @santelog

La consommation à long terme de tranquillisants et de somnifères pourrait augmenter de 20 à 50% le risque de développement de la maladie d'Alzheimer. Une conclusion d'une étude française publiée par le magazine Sciences et Avenir, qui confirme les résultats de précédentes études, suggérant déjà que la consommation chronique de ces médicaments accélère la survenue des démences et que le sevrage ou la diminution de la consommation de psychotropes chez le patient âgé pourrait permettre également une amélioration des performances cognitives.



On connaît déjà les effets indésirables des d'anxiolytiques les plus prescrits, ceux de la famille des benzodiazépines, qui présentent également des propriétés sédatives. La plupart ont un effet hypnotique de plus courte durée. Les somnifères les plus prescrits, n'appartiennent plus ou pas tous à la famille des benzodiazépines et la plupart ont un effet hypnotique de plus courte durée. Les somnifères et les anxiolytiques affectent le temps de réaction, la vigilance et augmentent donc le risque de chutes et autres accidents mortels. Ils peuvent également avoir un effet inhibiteur sur le système respiratoire, aggravant les troubles respiratoires pendant le sommeil. Enfin en altérant le jugement, ils peuvent également augmenter le risque de suicide. En bref, ils présentent déjà un risque de mortalité accru.


Un français de plus de 70 ans sur 2 fait usage de psychotropes : Le rapport de l'OPEPS de juin 2006, montre que la France est un des pays européens où la consommation de psychotropes est la plus élevée. Chez les patients âgés, la consommation de psychotrope est importante : un français de plus de 70 ans sur 2 fait usage de psychotropes : 20 % des 10 millions de personnes âgées consomment de façon chronique des anxiolytiqueset majoritairement des benzodiazépines.


Anxiolytiques et/ou hypnotiques chez les sujets âgés: La Haute Autorité de Santé a déjà beaucoup travaillé sur le sujet afin d'améliorer la prescription des anxiolytiques et/ou hypnotiques chez les sujets âgés : plus d'un tiers des personnes de plus de 75 ans fait usage de psychotropes en France, alors que ces médicaments sont à l'origine d'une iatrogénie importante (chutes, confusions, sédation excessive…) et de nombreuses hospitalisations.


La consommation chronique de ces médicaments accélère la survenue des démences. Les données de la littérature montrent qu'il existe des altérations des fonctions cognitives chez les sujets sous benzodiazépines comparés à des sujets non consommateurs. Le sevrage se traduit par une amélioration des performances cognitives à court et moyen termes. Chez les patients qui ont arrêté ou réduit la consommation de benzodiazépines, les données suggèrent également une amélioration des performances cognitives.


Devant tout patient âgé traité quotidiennement depuis plus de 30 jours, la HAS a ainsi recommandé de proposer une stratégie d'arrêt de la consommation.


Cette nouvelle étude qui porte sur des sujets âgés de plus de 65 ans d'une étude cohorte menée sur la démence, a également comparé consommateurs et non-consommateurs de benzodiazépines et confirme à nouveau une association entre prise chronique de ces psychotropes etrisque d'Alzheimer.


Source: HAS Arrêt des BZD - Synthèse des recommandations (Visuel World Alzheimer Report 2011)


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