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Un thriller efficace
L’auteur :
Avec ses deux derniers romans Disparue (Albin Michel, 2008) et Survivre
(septembre 2009), Lisa Gardner s'est installée en tête des listes de best-sellers aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne. Elle est aujourd'hui considérée comme l'une des grandes dames du roman
policier féminin.
Lisa Gardner vit en Nouvelle-Angleterre où elle se consacre entièrement à l'écriture
L’histoire :
Est-ce parce qu'elle attend un enfant que l'agent du FBI, Kimberly Quincy, se sent particulièrement
concernée par le récit incroyable et terrifiant d'une prostituée enceinte ? Depuis quelques temps, elles sont plusieurs à avoir disparu d'Atlanta sans explication, comme évaporées, et Kimberly
est bien la seule à s'en préoccuper.
Un serial killer s'attaquerait-il à ces filles vulnérables ? Aurait-il trouvé la clé du meurtre parfait ou s'agit-il de crimes imaginaires ?
Sans le savoir, la jeune femme s'enfonce dans le piège tendu par un tueur qui s'amuse à rendre bien réel le cauchemar qui hante la plupart des femmes. Comme pour sa mère et sa soeur, victimes
autrefois d'un tueur en série, le temps des derniers adieux est peut-être arrivé pour Kimberly.
Mon avis :
Derniers adieux est un thriller efficace de ceux qu’on ne peut lâcher avant la fin et qui sont bien utiles quand on souhaite plonger tête baissée dans un roman pour s’abstraire du monde extérieur. Mais ses qualités s’arrêtent là, il n’a rien d’original, et est comparable aux romans de Patricia Cornwell ou Mary Higgins Clark (je suis désolée cela fait un bon bout de temps que je ne lis plus de thriller grand public, aussi mes références sont-elles sans doute démodées.) L’auteur nous offre un véritable page-turner mais la psychologie reste assez sommaire et trop clairement évoquée pour être subtile : comment concilier le rôle de parents tout en travaillant, comment préserver ses enfants du mal omniprésent à chaque coin de rue, comment se remettre d’un drame qui a touché notre enfance… Questions non dénuées d’intérêt mais qui auraient gagné en profondeur si elles n’avaient pas été aussi caricaturalement posées.
« Elle songea à un autre article de psychologie qu’elle avait étudié à l’université : la plupart des gens n’ont aucun besoin de la cruauté d’inconnus pour foutre leur vie en l’air : ils sont parfaitement capables de le faire tout seuls. » (p. 306)
« Vous vous croyez en sécurité. Classe moyenne, banlieusard, la bonne voiture, la jolie maison. Vous croyez que les malheurs n’arrivent qu’aux autres – par exemple aux abrutis qui vient dans des villages de mobile homes où la population de délinquants sexuels fichés par rapport au nombre d’enfants est parfois de un sur quatre.
Mais pas à vous, jamais à vous. Vous êtres trop bien pour ça.
Est-ce que vous avez un ordinateur ? Parce que dans ce cas, je suis dans la chambre de votre enfant.
Est-ce que vous avez un profil personnel en ligne ? Parce que dans ce cas, je connais le nom de votre enfant, son animal de compagnie et ses loisirs préférés.
Est-ce que vous avez une Webcam ? Parce que dans ce cas, j’essaie en ce moment même de persuader votre fils ou votre fille d’enlever son tee-shirt en échange de cinquante dollars. Juste un tee-shirt. Où est le mal ? Allez, c’est cinquante dollars.
Ecoutez-moi. Je suis le Burgerman.
Et je viens vous prendre. » (p. 371)
Les amateurs de roman au suspense intenable apprécieront, quant à ceux qui recherchent des romans plus profonds, vous risquez d’être déçus…
Premières phrases :
« Il gémissait, un râle du fond de la gorge, et ses doigts resserraient leur étreinte dans les cheveux de la fille. Celle-ci retroussa ses lèvres au-dessus de ses dents et accentua la pression. Les hanches du garçon se soulevèrent et il se mit à proférer le flot habituel d’inepties que les hommes aiment murmurer dans ces moments-là. »
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Du même auteur : La
maison d'à côté de Lisa GARDNER
Autre : Les lieux infidèles de Tana FRENCH
Derniers adieux, Lisa Gardner, traduit de l’anglais (EU) par Cécile Deniard, Albin Michel, septembre 2011, 422 p., 21.50 euros
Merci aux Editions Albin Michel.