Tous les boniments sur l'Europe au secours de la Grèce ne sont donc que du vent : l'aide à la Grèce la plus directe consisterait à permettre à ce pays de retrouver sa liberté et sa monnaie.
Les grecs sont donc en train se se serrer la ceinture non pour leur propre bonheur mais pour les délires souverainistes des partisans de l'Union européenne. Artus et Boone : "Le choix auquel sont confrontés les gouvernements est donc binaire : sauver la Grèce ou courir le risque de perdre l'euro."
Il est donc très clair que les grecs sont citoyens d'un pays parfaitement normal, et non pas, comme on pourrait le croire en lisant Jean Quatremer, des inconscients qui se balladent en conduisant des BMW achetées avec des subvention européennes - pour des informations moins propagandesques sur la Grèce, lire le blog Les crises, le récit d'un français expatrié en Grèce.
Pour revenir à Artus et Boone, ils préconisent donc un "soutien" financier à la Grèce en échange de l'envoi de commissaires de l'Union européenne qui prendraient le contrôle des dépenses grecques. En résumé, la Grèce deviendrait le premier pays développé au monde à être mis sous tutelle permanente par quelques technocrates - lire également sur le blog Les crises, l'ambiance au sein des manifestants laisse penser que cela pourrait ne pas aller sans mal.
Les politiques de gauche, qui devraient dénoncer cet esclavage moderne, rétabli au nom de la glorieuse construction européenne, se tairont tous, car tous se sont prononcés pour le "sauvetage" de l'euro.
En attendant, nous devrions avoir conscience que la reprise en main qui s'appliquera demain en Grèce, si nous en acceptons le principe brutal, pourrait parfaitement être appliquée à la France après-demain. Le pire, enfin, de cette situation, est que les sacrifices que l'Union demandera aux grecs ne bénéficient même pas à la zone euro, qui a la croissance la plus faible du monde et la conservera. L'entêtement à "sauver" les grecs en leur plongeant la tête sous l'eau relève du plus pur nationalisme, européen.
Post scriptum : la situation doit être réellement grave, la revue de presse de Sauvons l'Europe me cite deux fois dans sa dernière édition...