L’écologie usurpée.

Publié le 29 septembre 2011 par Marx

  
   C’est bien la chose qui devrait être, le mieux partagé, par ceux qui sont particulièrement attentionnés par la nature, à une époque où le capitalisme  n’a jamais autant mérité ce qualificatif .  L’homme n’a jamais été autant prédateur pour d’autres hommes et femmes. C’est bien là la difficulté, de ne pouvoir ou ne vouloir identifier qui sont ces hommes et femmes qui prédateurs de leurs semblables. Comme si on pouvait ignorer que nous sommes dans une société capitaliste, fortement urbanisée et où tend à disparaître toute forme de société rurale qui ne soit rentabilisée et saignée par le système. Le prédateur a « inventé » l’esclavage, puis le servage, et enfin le salariat. Ce n’est par son simple bon vouloir que c’est produite cette évolution mais par l’antagonisme qui a crée et les rapports de force qui s’ensuivent. Non content de prédater d’autres hommes et femmes, il s’en est pris à la nature en se l’appropriant, non pas pour l’ensemble du genre humain mais pour s’enrichir et accumuler, Ce n’est que le même processus qui a engagé l’esclavagisme, le servage et le salariat et pour les mêmes raisons, pour en arriver au stade industriel. Stade industriel d’exploitation de l’homme et de la femme et de la nature. Jamais de l’histoire de l’humanité la concentration capitaliste n’a été aussi importante et jamais les bénéfices et les richesses accumulées n’ont été aussi gigantesques. Marx a raison sur « Le Capital » d’affirmer : « Le capital épuise deux choses, les travailleurs et la nature ». Concentration industrielle suivie de la concentration des terres et de la propriété des droits sur la nature, c’est un processus naturel pour le système .
   Il y a bien une écologie usurpée et punitive qui ne fait aucune différence ( de classe) quant à l’homme pollueur, Ils citent l’homme comme responsable  , sans préciser de quel homme il s’agit. C’est bien là , un fond de commerce politique et une écologie usurpée, puisqu’elle ne tient nullement compte de quels hommes exercent le pouvoir et demandent , comme la bourgeoisie que tout effort soit partagé , y compris par ceux qui n’ont ni les moyens ni la faculté de faire autrement que ne l’exige le système lui même. Le fascisme en Europe a eu sa part d’écologie, c’est sous le nazisme en Allemagne, le fascisme en Italie et le franquisme en Espagne que l’on a vu apparaître de grands parcs nationaux, l’interdiction de la chasse, sauf bien sur pour les dignitaires du régime. Enfin ne pas remettre en cause le capitalisme, cela satisfait pleinement la bourgeoisie et ses serviteurs. Cette écologie là , n’est pas subversive et pas même au niveau des idées. Culpabiliser les pauvres gens, c’est facile. En fait c’est être fort, avec les faibles et en acceptant le capitalisme comme horizon indépassable, c’est être faible avec les forts . C’est justement cette voie qui consiste à penser et à faire croire que l’on pourra changer la société en changeant un à un ceux la qui composent. Autant vider l’Océan avec une cuiller à café. Cette méthode inspirée du christianisme social est tout aussi vieille et même plus que ce qui l’a inspiré. Cette méthode n’a rien à voir ni avec « l’idéalisme dans l’histoire » de Jaurès, ni avec le matérialisme de Marx pas plus qu’au travers d’un quelconque penseur libertaire. Il s’agit bien de la doctrine sociale de l’église, celle là même qui fut appliquée par le trio Hitler, Mussolini, Franco. Quand on accepte la théorie des prédateurs et leur système, il y a tout ce qui en découle. On exploite la nature , comme on exploite les hommes et les femmes et on s’approprie les biens, les terres et les richesses crées comme on pille les ressources naturelles et ce qui est nouveau certains peuvent s’accaparer le vivant sur l’ensemble de la planète.  Ils vont même jusqu’à faire des droits à polluer, une vulgaire marchandise. Polluer ça peut rapporter gros, en Afrique, en Amérique latine, en Orient et cela peut tout autant rapporter  pour dépolluer. C’est une nouvelle activité  particulièrement lucrative, la dépollution mais le mal est déjà fait. Cela correspond à des politiques caritatives et compassionelles . Allez chercher de la justice sociale dans tout ça  et tant pis pour la dignité.
   Ah ! les plastiques, les gros engins énergivores, les transports de marchandises qui font le tour du monde alors que celles ci peuvent être produites au plus prêt des zones de consommations. Pourquoi et qui décide de fabriquer et à quelles fins. Ce n’est pas l’homme abstrait, lambda. Le capitalisme sait créer la demande, la susciter et « l’homme et la femme » utilise ce dont il dispose et qui lui semble accessible et pratique. Tout est dans les rapports de production et la façon de produire, quoi et pourquoi, pour qui produire. Satisfaire les besoins est une chose, contradictoire avec , produire pour faire du fric, des profits , pour accumuler. Produire ce dont on a besoin et non pas en fonction de ce que cela rapporte.  Pour certains , il faut « tarir » la demande, c’est à dire raisonner comme les pollueurs en offre et demande. C’est encore tenter de vider l’Océan avec une cuiller à café et il suffit de regarder le monde et ces pauvres gens pour qui un bout de plastique, une bassine ou un seau ou tout autre récipient de ce type c’est déjà une fortune. Les pauvres n’ont pas le choix, ils font ce qu’ils peuvent et pas ce qu’ils veulent. Ils consomment l’énergie, si peu d’ailleurs mais celle qu’ils peuvent se payer, comme tout le reste. Tant que le grand patronat pourra délocaliser, il trouvera toujours un moins disant social, comme le moins disant écologique, toujours les mêmes et dans les mêmes endroits. Ces deux moins disants vont souvent ensemble, c’est la même prédation qui épuise les deux choses que sont les travailleurs et la nature.
   L’écologie politique ne peut être dissociée du rapport de classe et de la lutte qui en découle . Nous le voyons avec la concentration des terres et de la propriété industrielle  et puisque la question est planétaire, tout autant que l’exploitation humaine, la réponse est à la même dimension que le rapport au socialisme. Dans un seul Pays ?
   Les anarchistes ont apporté une réponse globale à la question écologique et sociale. La gauche en général, la social démocratie et le stalinisme ont abandonné un temps la conception socialiste (ou communiste) initiale en privilégiant le productivisme et des taux de croissance élevés selon les critères du capitalisme. On donc oublié les fondements du mouvement ouvrier international et une certaine gauche a fini par apparaître seulement productiviste. « L’écologie » était en thème essentielle abordé par le mouvement libertaire, notamment en Espagne républicaine où Reclus était particulièrement connu et apprécié , tout autant que Kropotkine et Malatesta. La nouvelle écologie a pris progressivement racine au cœur de l’idéologie dominante et par elle . l’écologie , la vraie ,c’est celle qui s’insère naturellement dans un projet de société de classe opposé au système dominant, pollueur par nature et selon les profits. Deux projets incompatibles.