On n’avait pas entendu parler de Blink-182 depuis un bon moment, le groupe a pendant quelques années disparu de la scène sans réelle raison. Chronique de l’album qui signe leur grand retour.
Pendant leur absence, Travis, le batteur, est allé former +44, un autre groupe de Pop Punk avec Mark, bassiste et chanteur sur Blink-182, qui, d’ailleurs, en a profité pour produire pas mal d’autres groupes, New Found Glory et Fall Out Boy entre autres. Tom, le guitariste et chanteur est allé faire le dépressif avec son groupe Angels & Airwaves. Toute cette bande de joyeux lurons s’est reformée pour le plus grand bonheur de leurs fans ! Le groupe a entre temps eu des passages difficiles, mort de Jerry Finn, leur producteur de longue date, crash d’avion de Travis dont il est l’un des rares survivants. Leur nouvel album, Neighborhoods, est clairement influencé par les différentes expériences du trio durant les quelques années passées hors du corps de la légende qu’est Blink-182.
En m’apprêtant à écouter ce nouveau Blink-182, je m’attendais à quelques chose de très convenu – ça l’est dans un sens, mais ça n’empêche pas qu’il y ait ici et là quelques signes de bonne forme, le groupe se porte bien, Heart’s All Gone en est la preuve. C’est un morceau dans la pure tradition de la pop punk, une batterie au rythme frénétique, trois accords de guitare et le tour est joué. Nostalgique de ma nature, je me suis directement retrouvé au début des années 2000 à regarder des vidéos de skate avec ça en fond sonore, même si la plupart de l’album n’a en fait plus grand chose à avoir avec les débuts du groupe, ce n’est plus la teenage pop punk insouciante d’Enema Of The State, le trio californien a évolué, changé, mûri et c’est tant mieux.
De toute façon, la pop punk et le punk en lui même sont des genres un peu limités dont on fait vite le tour, le groupe ne pouvait indéfiniment faire la même chose, et on le remarque dès le début de l’album avec Ghost on the Dance Floor et son intro en synth. Il y a clairement des influences new wave tout au long de l’album, même dans les paroles, qui sont plus “mélancoliques” et moins adolescentes. On ne verra pas Blink-182 de sitôt refaire des clips semblables à All The Small Things. C’est le cas aussi sur Natives un morceau qui nous rappelle musicalement parlant les début de Blink 182 mais dont le refrain “Maybe I’m better off dead” tranche avec l’attitude habituelle du groupe, même son de cloche sur Up All the Night et son “All these demons, they keep me up at night”.
Sur la plupart des morceaux c’est souvent le même ton, ce qui n’empêche pas d’avoir des moments plus gais comme sur Wishing Well et son air “La da da da” en guise de refrain. La fin de Neighborhoods est encore plus expérimentale : adieu la batterie au rythme déchaîné et bienvenue au synth bien utilisé qui donne au trio, par exemple, sur Love is Dangerous un faux air de groupe des années 90′s post-new wave.
Blink-182 a résolument changé et gagné en maturité, cela se ressent dans leur musique, plus expérimentale et moins “classique” mais toujours très efficace grâce à une sorte de combinaison entre l’ancien Blink-182 et le nouveau, celui de la “reformation” ! les fans de la première heures aimeront et ceux qui ne connaissent les membres du groupe que par leurs autres projets aussi. C’est tout simplement un come-back réussi. Neighborhoods est un album avec un son particulier qui, sans oublier les racines Punk du groupe, tente d’innover et d’apporter quelque chose en plus, le groupe ne pouvant faire autrement.
PC Gamer, passionné de musique, de littérature, de politique et parfois de sujets philosophiques soporifiques. Glandeur professionnel, fervent défenseur de la philosophie de la vie contemporaine, communément appelée pc & dodo.