Ni italienne, ni tout à fait française, l’authenticité de l’île de Beauté est farouchement protégée par ses habitants. Quoiqu’Ajaccio et Corte aient leurs charmes, d’autres parties de l’île sont uniques. Pour les amateurs de plein air, l’île offre pléthore d’activités sportives. Les vieilles pierres ne sont jamais bien éloignées de plans d’eau ou de réserves naturelles.
Bonifacio, ville plus que millénaire, est située à l’extrémité méridionale de la Corse. Ses falaises calcaires escarpées où la mer a percé des grottes constituent de véritables merveilles et vous garantissent le dépaysement. Elles dominent la mer et on aperçoit au large la Sardaigne et les Îles de Lavezzi et de Cavello. Le port de Bonifacio est bordé de restaurants, de glaciers, de bars, de boîtes de nuit et de commerces en tout genre, très fréquentés quand vient l’été. Un dîner sur le vieux port ou une escapade dans les ruelles de la haute ville sont autant de plaisirs à savourer. Le piéton pourra flâner ou faire des achats dans les boutiques qui longent les quais Comparetti, Banda del Ferro ou Sotta-Portigliola.
La ville possède un quartier fortifié établi au sommet des falaises. Il faut emprunter le chemin de ronde de la citadelle avec un point de vue imprenable sur la Sardaigne. Par temps clair. Bonifacio s’est développée dans un premier temps à l’abri de ses fortifications. C’est donc tout naturellement dans la haute ville que l’on retrouve le plus de vestiges de son passé millénaire. La ville est un véritable musée à ciel ouvert et la citadelle du XIIe siècle a déjà abrité le siège de la Légion étrangère. Un petit train permet une visite guidée de la haute ville.
À proximité, il ne faut surtout pas manquer les grottes ou la Réserve naturelle des Lavezzi. Pour les visiter, le seul moyen de s’y rendre est le bateau à partir de Bonifacio. L’île mérite aussi qu’on s’y promène, les rochers, les plages, le cimetière qui héberge les morts du naufrage de la Sémillante (en 1855 et qui coûta la vie à plus de 700 hommes) fleurent bon l’aventure. Les îles Lavezzi sont un vrai paradis pour les plongeurs, plaisanciers et promeneurs.
Les calanche di Piana (en langue corse) sont des calanques situées sur la côte ouest, à Piana, à mi-chemin entre Ajaccio et Calvi. Quand la nature se fait artiste… Les voir par la mer, vous laissera des souvenirs inoubliables. La route sur laquelle se trouve ce site relie le village de Piana à Porto-Ota. C’est une route sinueuse qui passe à travers des roches de couleur rouge-orangé qu’on pourrait croire taillées à coups de hache et sculptées au burin. Mariant le bleu de la mer à tous les tons de rose, orange et de rouge des falaises de granit, ces formations rocheuses sont percées de cavités, les taffoni, dues à l’action des variations de température et de l’humidité couplée aux embruns de la mer Méditerranée, aux vents forts et au ravinement des eaux de pluie. Les étranges formations géologiques des calanche surplombent de près de 400 m les eaux du golfe de Porto.
Les calanche di Piana, le golfe de Girolata et la réserve de Scandola ont d’ailleurs été inscrits à la Liste du Patrimoine mondial en 1983. Le village de Piana, élu au rang des plus beaux villages de France, est situé en surplomb du golfe de Porto. L’origine du village remonte à 1725. Il est dominé par son église, bâtie dans le style italien à la fin du XVIIIe siècle et agrémentée d’un très joli campanile. La promenade dans les ruelles étroites, bordées de maisons typiquement corses, est vraiment agréable. Partant, de Piana, de nombreux circuits pédestres proposent de magnifiques randonnées dans tout le massif.
Le sentier de la Grande Randonnée n°20 « Fra li Monti » (« à travers la Montagne Corse » parce que son cheminement épouse le relief montagneux du nord-ouest de l’île au sud-est), GR20, est un itinéraire très sportif réservé aux randonneurs chevronnés, en très bonne condition physique et ayant une certaine pratique de la marche. L’activité est à l’antipode des clichés sur la Corse et des plages ensoleillées.
Deux cents kilomètres à une altitude moyenne de 2000 mètres séparent Calenzana (Calinzana) près de Calvi à Conca, proche de Porto-Vecchio. Quatorze étapes de 5 à 8 h 30 de marche par jour sont nécessaires pour parcourir le sentier dans son intégralité. À chaque étape des refuges de montagne, gérés par le Parc naturel régional de Corse, accueillent les randonneurs.
La GR20 est souvent qualifié de « chemin le plus difficile d’Europe ». Ce qui est sans aucun doute exagéré, mais il n’en reste pas moins un parcours de montagne exigeant, surtout en cas d’intempéries (orages, brouillard, neige, mais également la pluie qui peut rendre glissantes les plaques rocheuses). À vrai dire, la difficulté n’est pas de réaliser telle ou telle partie technique ou longue, mais bien d’accomplir la GR20 dans son intégralité. Ceux qui abandonnent en cours de route sont souvent mal préparés, ou bien insuffisamment motivés. La GR 20 reste néanmoins accessible à de nombreuses personnes, pour peu que l’on ait une bonne condition physique et des aptitudes à la marche sur terrain accidenté. Il est cependant possible d’en réaliser seulement un tronçon pour ceux qui demeurent réalistes quant à leurs capacités. La partie sud du sentier est réputée plus facile.
La Corse a bien entendu beaucoup plus à offrir… Sejour plein air, séjour culturel, on ne s’en lasse pas.