The Darkest Day // Crossing The Line (Season Finale)
450 000 tlsp. //
Avant de passer la ligne d'arrivée, essoufflée, notre Cathy Jamison a vécu la nuit la plus longue de l'année au coeur d'un mois de Décembre enneigé, pour accompagner le dernier souffle de son ami Lee. The Darkest Day était le point émotionnel culminant de cette saison 2 de The Big C. La mort de la "mole-mate" de Cathy était évidemment bouleversante, bien qu'attendue, et j'ai trouvé la prestation de Hugh Dancy absolument bouleversante. Mais l'épisode dans son intégralité était un concentré de colère -le thème de la saison, l'étape actuelle vécue par l'héroïne dans sa course contre la mort- et de souffrance. Si le discours de Cathy aux étudiants en médecine n'était pas original car toutes les séries médicales y ont eu recours un jour ou l'autre, il n'en était pas moins fort. Avait-il jamais été exprimé de façon aussi magistrale ? On aimerait parfois pouvoir trouver des mots aussi justes pour dire tout ce que l'on a sur le coeur. Cathy a perdu beaucoup avec son cancer mais elle aussi gagné en franchise, en sagesse, en fureur... Il faudra encore du temps à Andrea pour atteindre le même degré de maturité. Son Myk l'a fait souffrir, comme prévu, et elle n'a pas hésité à informer la police de sa présence illégale sur le territoire américain. Je ne pensais pas qu'elle irait jusque là, c'est surprenant. Mais je ne m'attendais pas non plus à ce que Poppy ait menti à Adam sur son père. Il n'est pas atteint d'un cancer, il est mort depuis deux ans. Le jeune homme ne comprend évidemment pas pourquoi elle en est arrivée là. Mais il se souviendra de ce qu'elle lui a dit le moment venu... C'est peut-être dans cet épisode que The Big C a le plus parlé de la mort et de manière approfondie. Sans la détourner pour s'en amuser. Sauf peut-être quand, ironiquement, le bras mort de Lee frappe le visage de Cathy. Là, c'est un grand éclat de rire qui nous transporte.
L'épisode Crossing The Line fonctionne moins sur l'émotion que sur la mécanique. Rétrospectivement, une fois que l'on connaît le cliffhanger de fin de saison, le plan des scénatistes semble particulièrement malin. Je n'avais rien vu venir, et vous ? Pourtant, les indices étaient nombreux : Paul qui se fâche, Paul qui vole, Paul qui a pris du poids, Paul qui prend de la cocaïne... Cela ne pouvait finir qu'en crise cardiaque ! Je me suis souvent plaint de certaines des intrigues du bonhomme cette saison mais maintenant, au moins, elles ont un sens. Au cours même de l'épisode, tous les éléments sont réunis pour nous amener à cette dramatique conclusion. Alors Paul est-il mort ? Je ne le crois pas. Je l'imagine déjà comme un miraculé, qui a cotoyé la mort de près puis qui a réussi à la semer. Je n'imagine pas The Big C sans lui en réalité. Je ne l'aimais pas beaucoup en saison 1 mais la saison 2 a su réhabiliter son personnage et faire du couple Cathy/Paul l'un des plus mignons et crédibles de la télévision. En tous cas, même s'ils y sont allés un peu trop fort à mon goût (la drogue, sérieusement ?), les scénaristes de la série sont parvenus à montrer combien la maladie grave d'un proche peut affecter tout son entourage. Paul en est la plus grande victime, mais Sean -de retour- et Adam ne sont pas en reste. Ce dernier souffrira surtout dans le futur, à cause du manque et de l'absence, tandis que l'autre puise sa force dans celle de sa soeur mais lui en restera-t-il quand elle ne sera plus là ? J'espère que Rebecca, son équilibre, renviendra la saison prochaine. Elle m'a manqué ces derniers temps. Mais du coup, il parlera sans doute moins de vagins. Ce serait dommage. Paul n'avait pas menti en tous cas : il avait promis qu'il attendrait sa femme à la ligne d'arrivée. Il était bien là. En quelque sorte.
Et puis la neige est tombée, l'hiver est arrivé...
// Bilan // Lorsqu'une série est acclamée en première saison comme l'a été The Big C, le plus dur est de faire aussi bien voire mieux en saison 2. C'est quasiment impossible mais je croyais pourtant qu'elle en était capable. J'avais confiance et puis... je dois bien avouer que je suis un peu déçu par le résultat. La dramédie de Showtime n'est pas devenue mauvaise pour autant, les prestations de Laura Linney et de l'ensemble du casting n'étaient pas moins brillantes non plus cette année, mais l'écriture n'était pas aussi inspirée, comme si les scénaristes avaient avancé sans trop savoir où ils allaient, en partant d'idées pas toujours bien trouvées. The Big C a perdu un peu de sa magie et de sa beauté mais dans le fond, elle est restée la même : tendre, drôle et unique. Elle compte plus que tout.