Pour la journée nationale d’hommage aux harkis du 25 septembre 2011, les services de l’Etat ont été priés de faire preuve d’imagination pour attirer un maximum de monde à Paris. C’est ainsi qu’en plus des facilités accordées pour faire déplacer du monde, des enfants de harkis (représentants associatifs et particuliers) ont été conviés dans la discrétion la plus totale et au frais de la princesse à une rencontre au secrétariat d’Etat à la jeunesse, avec en prime un accès privilégié à la cérémonie aux Invalides.
Il faut dire qu’exceptionnellement le chef de l’Etat présidait cette cérémonie au cours de laquelle plusieurs médailles ont été décernées (liste au Journal officiel du 23 septembre 2011).
Jusqu’à la dernière minute, nous avons cru que les « nominés », dans un dernier sursaut d’orgueil, allaient refuser d’être décorés.
Mais l’intérêt général n’étant pas toujours la somme des intérêts particuliers, il en a été autrement et les heureux récipiendaires ont troqué leur fierté et notre principale revendication – la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans le drame des harkis – contre une poignée de médailles.
Et non, le sursaut n’a pas eu lieu et c’est fort regrettable ! Personne n’a eu le courage et le geste de Monsieur Serge Carel qui a dit ce qu’il pensait de l’attitude des pouvoirs publics envers les harkis. Et il a parfaitement raison : ce n’est pas de médailles que nous avons faim mais de justice et la justice passe par la reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans l’abandon et le massacre des harkis.
En tout cas, pour avoir publiquement décidé de remettre à disposition de la République votre décoration, sachez Monsieur Carel que vous avez tout notre respect et méritez seul d’être félicité à l’occasion de cette journée nationale d’hommage aux harkis.
Chapeau « l’harkiste » !!