Les rebelles ont pris le port de Syrte, l'un des derniers bastions loyaux à Mouammar Kadhafi. Plus au sud à Bani Walid, le gouvernement provisoire s'apprête à lancer l'assaut final contre les fidèles du Guide. Le dernier bastion de Mouammar Kadhafi est en train de tomber. En prenant le port de Syrte, à 350 kilomètres au sud-est de Tripoli, les troupes du Conseil national de transition (CNT) ont porté un coup aux derniers fidèles du Guide libyen. Bloqués pendant des semaines à plusieurs dizaines de kilomètres de la ville, l'étau des rebelles se resserre depuis lundi autour de la cité natale de Kadhafi. L'Otan a apporté son soutien aérien aux insurgés, qui ont réussi à prendre le port dans la nuit de lundi à mardi. Reste le plus dur désormais : pénétrer dans le centre de la ville, encore aux mains des fidèles de Kadhafi. «Quand nous nous approcherons du centre-ville, il y aura des combats de rue et nous nous y préparons», expliquait un combattant à l'Agence France presse. Les troupes rebelles ont pris cette ville côtière en tenaille, en avançant par l'est et par l'ouest. La situation des 70.000 habitants inquiète le Comité international de la Croix-Rouge, alors que l'eau et l'électricité ont été coupées. Des témoins ayant réussi à fuir racontent que les troupes fidèles au Guide se servaient de civils comme de boucliers humains : «Les forces de Kadhafi ont encerclé le quartier, l'ont bouclé et ont tiré sur le gens. Il y a beaucoup de gens qui veulent partir mais qui ne peuvent pas le faire », a déclaré un habitant à l'agence Reuters. Selon l'ONU, 2000 personnes ont réussi à s'enfuir de la ville où il n'y a plus de nourriture.
L'assaut final sur Bani Walid d'ici mercredi Syrte est l'un des seuls bastions encore loyaux à Mouammar Kadhafi. Il est possible que le Guide, en fuite depuis la chute de la capitale Tripoli fin août, soit caché dans sa ville natale ou à Bani Walid, située dans les montagnes au sud de la capitale. Bani Walid, protégée par des ravins, est une vaste oasis où vivaient 100.000 personnes, désormais assiégées par les rebelles. Près de 24.000 civils auraient quitté la ville où de violents combats ont lieu et où une crise humanitaire s'ajoute aux tirs d'artillerie. L'assaut final contre Bani Walid doit avoir lieu d'ici mercredi, a prévenu le CNT. «Nous faisons face à une forte résistance, c'est pourquoi nous utilisons l'artillerie lourde sans envoyer l'infanterie pour l'instant», a expliqué le commandant Mohamed al-Seddiq qui dirige les troupes du CNT.