Quoiqu'en disent les dirigeants UMP, le passage à gauche du Sénat pour la première fois depuis la 5ème république est véritablement une branlée électorale. Bien sur rien n’empêche un gouvernement de bosser sans avoir le sénat dans son camp, ce qu'à fait la gauche depuis toujours, mais pour voter des lois vaut mieux l'avoir dans son camps.
Aujourd'hui Sarkozy doit se sentir bien seul dans son camp, il a voulu faire rêver les gens, il n'a satisfait que ces amis les riches, il a méprisé dès le début les personnes qui ont voté pour lui, surpris de le voir fêter sa victoire au Fouquet's. Il a méprisé aussi ses grands électeurs des petites villes où les taxes professionnelles vont disparaitre.
Et c'est la débandade au Sénat, les grands électeurs ont voté contre lui, ces grands électeurs traditionnellement ancrés réacs.
La droite se croit dans la même position de 1997 quand la dissolution ratée de Villepin a fait l'effet contraire que prévu, c'est la panique à bord, l'ambiance est merdique d'après un conseiller de ministre. En coulisse, on a chaud mais c'est la douche froide, la droite a la crotte au cul et il est enfin temps qu'elle s'en aperçoivent grâce à ses propres grands électeurs traditionnellement acquis pour elle.
Quand je dis enfin, c'est avec le plaisir presque sadique de les voir dans la mouise, ces politiques de l'UMP qui se foutent de nous, qui nous massacrent au nom de la crise, qui laisse les plus riches rigoler avec leur petite taxe de 3%, ces riches qui nous écrasent et nous pompent. Ces types de l'UMP et leur potes du MEDEF qui essayent encore de nous faire croire qu'il faut faire des efforts pour sauver la boutique, comme un Carlos Ghosn et ses 10 millions annuels qui donnent des leçons d'économies à ses salariés. Ou encore le seigneur Mittal qui va nous expliquer que la France n'est pas rentable. Même chez nous, que penser de la décision de Montupet, grand fondeur national, de comparer des salaires français avec des salaires bulgares.
La défaite est sévère, même Jean Francois Copé accuse le coup, quoique le candidat 2017 doit se frotter les mains, son ennemi Fillon s'embourbe avec Sarkozy. Mais certains à droite croient que ça va donner des avantages à des Fillon ou des Juppé, ils rêvent les pauvres, ceux là ou Sarkozy, plus personne n'en veut, l'UMP va pourrir toute seule avec ses scandales et ses excès que les électeurs de provinces détestent, le bling bling ne passe vraiment plus, ça gerbe et la révolte gronde dans les rangs même chez eux. Même le leurre de la retraite à 67 ans pour cacher Karachi n'a pas fonctionné, il y a même qui ont fait semblant de pester pour rien, les citoyens ne sont pas dupes, l'UMP s’écroule sur lui-même, il n'y a que Sarkozy qui y croit encore: « Le Sénat, ça n’a pas grande importance. De toute façon, qui tu vois d’autre que moi comme candidat? » a-t-il lancé il y a peu à un visiteur.
Pathétique comme un Poutine sans Medvedev, voilà où en est Nicolas Sarkozy qui décorait Yvette Horner ce soir.
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