Douceurs vernies

Publié le 29 septembre 2011 par Gentlemanw

Je suis descendu ce matin, chez mon marchand de journaux habituel, avec un sourire, une complicité du client régulier, les petites phrases pour vous indiquer les dernières sorties, les hebdomadaires et les mensuels. Foule de magazines, de mode, de décoration, quelques-uns de management, un paquet copieux sous le bras, chaque semaine.

Mais aujourd'hui je m'aventure vers l'inconnu, vers le rayon féminin, au sein des lieux les plus reculés, vers la rangée Beauté et Cosmétiques. Je feuillette, je jette mes yeux pour trouver au mieux mon intérêt, je tourne, je retourne, que de publicités, mais rien après quatre magazines. Je cherche, la vendeuse sourit, elle compâtit à distance. Elle voit mon désarroi. Elle s'approche "Que cherchez vous ?" avec un demi-sourire. J'explique ma quête, elle rigole doucement. "Non pas ici mais dès 10h00 chez Sephora en face,sur l'autre trottoir". Comment n'ais-je pas pu penser à cela avant ? Parce que je suis un homme.


Je retourne avec croissants, journaux et magazines dans notre appartement, elle a préparé le café. Je l'embrasse, lui tend le paquet, croquant dans une viennoiserie. J'attend l'heure entre deux lectures sur le canapé, me frottant à elle, calée dans un coin, avec un verre de jus de pamplemousse frais sur le parquet. Le soleil nous réchauffe, ses pieds sont posés sur mon ventre, j'aime cette position, elle se détend ainsi.

10H00, je me lève, je reprends ma veste de costume, je l'embrasse encore, nous sommes fusionnels, je lui laisse son pc portable près d'elle, à portée de main. Elle s'assoupit au soleil.

Cosmétiques, Parfums pour hommes, ah non là-bas pour femmes, savonnettes et sels de bain, enfin le rayon maquillage. Je flâne, je suis tout de suite suivi par une démonstratrice, elle m'écoute, elle me demande pour qui, pourquoi. Je m'explique, elle sourit et me rassure. Nous essayons les teintes, elle me montre un rouge orangé caché dans ses escarpins cage, si fins, si brillants. Elle me prépare mon paquet et tout le néccessaire. Je grimpe par l'escalier au retour, je le prends si peu souvent. 

Elle se réveille à peine en entendant la porte, je pose ma veste. Je prépare un thé, et je sors toue ma surprise près du canapé. Je me glisse sous ses jambes froides malgré le soleil qui tape à la vitre. Elle se réveille, elle me voit sourire, glissant une forme en mousse entre ses orteils. Je masse la plante de pieds, une crème hydratante, souple et onctueuse.

Elle vient de comprendre, je pose le vernis gris irisé, presque argenté, un Chanel exclusif, sur sa cuisse, je commence un délicat travail de nettoyage, de coupe et de lime, tout est là disponible. Je dévisse le vernis à ongles, je tire doucement le pinceau tronqué, je retire en partie la grosse goutte, pour une application régulière, ni trop peu, ni pas assez, j'ai déjà essayé sur les doigts de la vendeuse hilare. Je vernis ses ongles, deux couches avec la finition french manucure, elle aime cette attention, elle sais tout l'importance que je donne à sa féminité, malgré ses jambes paralysées, malgré ses doutes, malgré nos sentiments.

Que j'aime cette femme !

Jusqu'au bout des ongles.

Nylonement