Pendant deux ans Emmanuelle Demoris a filmé les habitants d'un quartier -bidonville d'Alexandrie , Mafrouza, qui a été rasé en 2007 et les habitants ont été relogés dans des immeubles ... Cela a donné douze heures de documentaire reparties en cinq films ; celui que j'ai vu est donc le dernier.
Mohammed Khattab tient une échoppe-épicerie et dit la prière du vendredi à la mosquée ; il est respecté et apprécié de toute la communauté. Dans ce film , on prépare la fête de l'Aïd ; la veille on jeune et on égorge les moutons. Mohammed en a trois à égorger . (les premières images du film le montrent portant un mouton sur ses épaules et passant dans des ruelles très étroites .... Un jour , un cheikh est nommé pour dire la prière à la mosquée . Commencent alors les problèmes entre les fondamentalistes et les musulmans plus modérés. Mohammed va prier dans d'autres mosquées, mais il va revenir à la mosquée de son quartier , désertée parce que les fidèles ne supportent plus l'imam barbu.
J'ai été gênée par la pauvreté de ces personnes mais ils semblent contents du peu qu'ils ont , heureux de préparer des sacs de viande et des sacs de riz qu'ils pèsent avec soin , le même poids pour tous, sacs destinés aux plus démunis qu'eux; peut-être plus heureux là que dans les immeubles ont ils seront relogés... Ce terme d'"heureux "me gêne , dans notre société d'inclus (mais aussi d'exclus) , avides du moindre nouveau gadget .... Ce qui me gêne aussi est de n'avoir vu que le dernier film dans lequel on parle beaucoup et avec respect d'Emmanuelle , la documentariste ; il aurait été intéressant de voir la progression de la relation de cette française avec les Egyptiens de ce quartier , avec sûrement des réticences au début et une belle confiance dans ce dernier épisode. En tous cas , une belle réalisation .