If it ain't broke, don't fix it

Publié le 28 septembre 2011 par Ladytelephagy

Il est rare que j'écrive sur un season premiere ; d'abord parce que mon suivi de la reprise des séries est très fluctuant (j'ai souvent, ces dernières années, et sans vraiment y penser, pris le pli de ne pas forcément revenir pour la saison 2 même quand j'avais suivi avec plaisir la 1e), et ensuite parce que comme je ne fais pas de review par épisode, ça ne sert pas à grand'chose de parler du lancement de la saison quand il y a relativement peu de chances que je traite de la suite. Mais là je suis trop en colère, et comme, d'après le peu de choses que j'ai lues sur Twitter en dépit de la finalisation de mon déménagement cette semaine, j'ai l'impression que je suis la seule, j'ai décidé de quand même vous en toucher deux mots.


La première saison de Harry's Law avait des défauts. Là tout de suite je ne saurais plus trop les citer parce que, bon, déjà ça fait un bail, et surtout j'ai essentiellement retenu les qualités. C'est une bonne chose, n'est-ce pas ? Je me rappelle surtout l'impression assez persistante d'une grande irrégularité dans la qualité des épisodes : certains pouvaient être très puissants et d'autres relativement anecdotiques. Mon soucis était plutôt dans la façon de traiter les sujets que dans les sujets eux-mêmes, parce qu'à vrai dire, j'étais contente de ce qu'essayait de faire Harry's Law avec son personnage retors, son milieu peu sexy, ses avocats pas vraiment impressionnants en apparence, mais étrangement soudés, ses bureaux moches, même, bref, son postulat anti-Ally McBeal. J'en avais touché deux mots à la mi-saison. C'était pas toujours bon, mais c'était courageux, pour du Kelley, parce que quand un type qui a quasiment fait de sa pratique un genre télévisuel commence à varier de la recette qui fonctionne si bien pour lui et prend des risques, même à tâtons, eh bah ça fait plaisir.
Reprise il y a quelques jours. Grosse déception. Un ascenseur a poussé dans la boutique de chaussures, non attendez, un étage rempli de juristes a poussé au-desssus de la boutique de chaussures, et en fait, maintenant, à quelques nuances près (Harry n'a pas perdu 80kg... et vu que c'est une série Kelley, elle aurait même dû en avoir perdu une bonne centaine), on a perdu tout ce qui faisait le charme de la série initialement.
La connivence entre Harry et Tommy ? Pfiout, fini. Ils emménagent ensemble (pourquoi d'ailleurs ?) pour partager des bureaux où ils ne se parlent plus. Harry n'a plus de réplique qui fait mouche en dépit de sa faculté à mécomprendre ses affaires parce qu'elle vient d'un autre monde, d'ailleurs ptet que finalement elle était plus vive quand elle n'était pas si à l'aise et sûre d'elle, étrangement, et Adam, quelqu'un s'intéresse à Adam, non personne, et puis un personnage ne vient que pour donner l'heure, un autre a été Kelleyrisé (mais je pensais qu'il reviendrait en guest ?!), et une autre apparait et on l'aime pas parce qu'elle ne fait rien pour ça et qu'elle a une intrigue à la con, et euh au fait, pourquoi le bureau ressemble autant au cabinet Cage & Fish déjà ? Même le générique semble avoir subi un changement "mineur mais significatif" avec la disparition du flingue.
Je regardais l'épisode et j'étais larguée. Je suis vraiment en train de regarder une série que j'aimais bien ? Là tout de suite je ne suis plus très sûre. Suis-je revenue à une série que j'avais commencé à suivre, ou en ai-je entamé une autre ? Un spin-off, éventuellement, mais guère plus.
La première saison était inégale ? Jamais elle ne m'a semblé être aussi décevante même dans ses moins bons passages. Désormais, on fait comme si Harry's Law était une série légale ordinaire, dans un cabinet cossu (d'où vient tout cet argent, Tommy seulement ?), une série comme n'importe quelle autre, une série que je ne voulais pas suivre. Je voulais Harry's Law. Je me sens trahie.
J'accepte les changements quand ils sont une évolution. Pas quand ils sont une remise en cause de tout ce qui faisait la particularité de la série. Si le deuxième épisode poursuit sur cette lancée, je considèrerai que Harry's Law s'est elle-même Kelleyrisée, et je passerai la main.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Harry's Law de SeriesLive.