SynopsisChez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de quatorze ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de seize ans rencontré sur un forum de discussion – ses parents ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies. Après plusieurs semaines d’échanges en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée et fascinée par Charlie, même si elle réalise peu à peu qu’il n’est pas ce qu’il prétend être.Sorti directement en DVD en France, j'ai pu voir Trust sur grand écran lors du dernier Festival du cinéma américain de Deauville, dont vous pouvez lire mon épopée ici. On pensait que David Schwimmer avait élu domicile dans le genre de la comédie, tant comme acteur (Friends, Six jours septs nuits et autres comédies sentimentales nazes oubliables), que comme réalisateur (il réalise en 2006 Run fatboy run, un film dont le seul charme est Simon Pegg). C'est à contre emploi qu'on retrouve ici le cinéaste, dans un film grave au sujet profondément casse gueule, les dangers d'Internet et l'agression sexuelle sur mineure.Tourné avec un budget riquiqui, Trust possède l'attrait des films faits avec des moyens décents, c'est à dire un certain côté intimiste qui ne va pas mal aux américains. Si le réalisateur peut agacer avec un ton alarmiste sur les prédateurs sexuels, il livre néanmoins un film réussi et dérangeant sur ce sujet intraitable. Trust a bien du mal à démarrer, le rythme est un peu mou et on se demande si on ne va pas tomber dans du voyeurisme pur et simple.Je ne sais pas trop comment, le ton change au milieu film. Plus loin que le mensonge, le viol ou l'immoralité, il s'agit d'une agression profonde qui touche un être et les siens. L'avant et l'après, la culpabilité du père (très touchant Clive Owen), le déni de la jeune fille, le rôle de la conseillère psychologue... On assiste, impuissant, au craquèlement inévitable des murs que l'on construit autour de nous, entre amis, en famille, et que l'on croit indestructibles.Trust, malgré quelques maladresses, ne se veut pas être un film moralisateur, mais un regard puissant et réaliste sur la destruction des liens qui nous unissent. Un bon film à voir, mais attention sujet difficile à ne pas mettre devant tous les yeux.