La plaine de sang

Publié le 28 septembre 2011 par Orangoutan

LA PLAINE DE SANG

LA PLAINE DE SANG
Quelques volutes de fumée s’échappaient du cadavre encore chaud, le boulet avait traversé le corps emportant avec lui une partie de l’estomac et un peu de foie pour venir se ficher sur le tronc du vieux chêne ; un peu de matière gluante jaune finissait de couler sur le métal encore tiède ; deux corps entassés dans une dernière danse macabre retenus debout par une pique d’acier...
D’un repli du terrain un corbeau, soudain, jailli. Dans son bec acéré un œil sanguinolent auquel pendaient des filaments roses ainsi qu’un peu d' humeur blanchâtre , des grosses mouches noires se posaient par essaim sur la gorge ouverte d’un corps à moitié décapité qui lui donnaient l’air d’un pantin articulé.
Une rivière de sang, détournée par le cadavre d’un cheval coupé en deux, formait un méandre pourpre, un brouillard dense noyait la plaine seulement éclairée par des fumerolles rougeoyantes de la terre volcanique
Coupez !
Le gros homme s’épongea le front où quelques gouttes de sang avaient giclé par accident.
« Q ‘on me dégage le type qui gémit, ça fait désordre, je n’arrive pas à me concentrer, et remplacez moi les deux mille figurants morts ça va me coûter une petite fortune à chaque prise" s’écria le Maître ...
On la refait je veux encore plus de réalisme, ok, les enfants ?
Silence on tourne !
Merde de merde je n’aurais pas dû reprendre deux fois du steak tartare en plus des quatre bœufs bourguignons et les trois litres de vin, je cauchemarde toujours pendant la sieste, et en plus j’ai des aigreurs !!!