On ne peut que se réjouir de cette proposition de bon sens, après la publication du récent rapport de l'Anses sur des effets suspectés chez l'homme et l'urgence annoncée de mettre en place des mesures de prévention pour les groupes de populations les plus sensibles. Le principal mode de contamination étant alimentaire, cette proposition de loi, du groupe socialiste, du 28 septembre, sur l'interdiction du bisphénol A dans tous les contenants alimentaires n'a donc recueilli que des avis favorables de la Commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale. Proposée par le député PS Gérard Bapt, si votée le 6 octobre prochain, elle laisserait jusqu'à début 2014 aux industriels le temps de mettre en place des solutions de substitution. Moins toxiques.
Ce vote suit la publication du dernier rapport du 27 septembre de l'Agence de sécurité sanitaire Anses qui conclut disposer de suffisamment d'éléments scientifiques pour adopter, comme objectif prioritaire, la prévention des expositions des populations les plus sensibles que sont les nourrissons, les jeunes enfants, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes. Son groupe d'experts a en effet conclu à l'existence d'effets avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme (effets sur la reproduction et sur le métabolisme des sucres et des graisses, pathologies cardiovasculaires).
Dès juillet dernier, le député PS Gérard Bapt demandait cette extension de l'interdiction du bisphénol A (BPA), qui touche en France les biberons à tout conditionnement alimentaire (canettes, conserves, bouteilles, emballages...). Une interdiction déjà été adoptée au Danemark ainsi que dans certains États américains (Connecticut, Iowa) et au Costa-Rica. Le Canada a par ailleurs été le premier pays à classer le BPA comme substance toxique.
La proposition de loi pourrait interdire à partir du 1er janvier 2014 la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché de tout conditionnement alimentaire contenant du bisphénol A sera soumise aux députés le 6 octobre.
D'ici là, comme l'Anses en a marqué l'urgence, les industriels devront mettre en place des solutions de substitution dans les modes de fabrication. Mais il faudra encore prouver, une fois les matériaux de substitution envisagés, qu'ils ne sont pas tout aussi toxiques pour la santé que le BPA.
Sources: Gérard Bapt Info, Anses "Effets sanitaires du bisphénol A" et "Connaissances relatives aux usages du bisphénol A"
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