Ici, à part quelques cuvées discrètes car rares, le but est clairement de proposer aux amateurs des vins sur le fruit et la fraîcheur.
J'ai déjà pu déguster le vin gamay de base de deux cuves différentes (vinification parcellaire). Si l'une offre déjà un nez joyeux et prometteur, l'autre a une densité plus évidente, sans pour autant pouvoir prétendre entrer dans ma cuvée préférée : "Première Vendange".
Ici, le vin est destiné à son but premier : faire plaisir et couvrir une soif parfaitement légitime. On n'est pas là pour réfléchir doctement des heures et des heures sur ce qu'il y a dans le verre, avec un vocabulaire abscon à souhait. On est là entre amis, pour dire éventuellement quelques bêtises, pour profiter d'un bon repas, pour évoquer ceci ou cela et pour ne pas se gêner à attaquer gentiment un autre verre.
Quand on sait qu'au Domaine de la Charmoise, donc ici, les premières cuvées sont proposées, ttc, à moins de € 10, on est vraiment des charlots à sacrifier nos portefeuilles sur l'autel de la vanité des noms qui en jettent… sans toujours apporter ces joies simples que donnent si généreusement ces vins de Touraine.
J'attends le bon journaliste qui nous dira un jour pourquoi un vin qui porte le nom de "Cheverny", bien qu'étant de qualité nettement inférieure (vive l'aveugle), se vend mieux qu'un simple "Touraine", un nom si beau et finalement si peu connu !
Bon, l'autre bonne nouvelle du jour est que la purée de pommes de terre (des charlottes) de Madame Marionnet a dû être connue du petit Robuchon quand il quitta le petit séminaire où il frotta ses culottes de gamin. Cette purée est simplement un moment de pur bonheur.
Que dire en conclusion ? Qu'il n'est que temps de passer par là-bas, tant une telle visite vous ressource dans le vrai, l'authentique, le sans-chichi, les joies simples… qui restent les plus belles.
Un nom méritant respect et affection
Une rareté absolue, une merveille qui vieillit aussi bien qu'un Châlon