La technique bien connue est un peu usée. Car qui nous fera croire à présent que les enseignants sont une catégorie favorisée, tant leurs conditions de travail, leur statut, leur salaire et la considération que l’on porte au métier d’enseignant ses sont dégradés ? Prétendre se parer de la considération vertueuse qui consisterait à se fixer une priorité de nature morale en termes de protection de l’emploi industriel plutôt que fonctionnarisé est d’un cynisme effrayant et mensonger : qui niera la précarité accrue des postes d’enseignants ? L’absence de formation qui met des jeunes sans expérience en première ligne de la misère sociale et des difficultés économiques, là où d’autres plus aguerris ne veulent plus se rendre ? La surcharge des classes et l’absence de moyens dans les lieux où il y en a le plus besoin ? Le manque d’hétérogénéité, qui va en s’aggravant, de la composition des classes en termes d’origine sociale des enfants ? La suppression des postes (80 000 en 5 ans) qui rend la tâche pour ceux qui restent de plus en plus lourde ?
Connaître le nom des fleurs ne le sauvera pas de tout. Et certainement pas de ses responsabilités écrasantes, lui qui s’est dressé une statue d’hyper-président dans lequel il a tant concentré trop de pouvoirs… au point qu’il ne puisse même plus rejeter ses erreurs sur l’un ou l’autre des ministres, qui aurait pu en l’espèce servir de fusible dans une situation explosive qui a conduit de manière inédite à rassembler des enseignants du public comme du privé à manifester, ce qui ne s’était pas produit depuis près de 25 ans. Le nier couvre le Président de ridicule. Et d’inhumanité, car la souffrance dans l’enseignement est réelle.
Après la perte du Sénat, Sarkozy, l’homme de tous les possibles… Jusqu’où s’enterrera-t-il dans cette logique suicidaire qui ne peut nous conduire qu’au désastre ?