Le juge fayard dit le sheriff (1977)

Film de Yves Boisset

FRANCE, Genre: policier, politique

Avec: Patrick Dewaere, Philippe Léotard, Aurore Clément, Jean Bouise, Michel Auclair, Marcel Bozzuffi, Jacques Spiesser,Jean-Marc Bory, Yves Afonso, Daniel Ivernel, Jean-Marc Thibault, Roland Blanche...

Musique: Philippe Sarde

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SYNOPSIS: Saint-Etienne début des années 1970, à l'usine Camus, le juge Fayard mêne une enquête suite à un accident du travail ayant causé la mort. Il s'interroge sur le fait que ce soit le quatrième de ce type en trois ans. Face au PDG qui cherche à minimiser les faits il décide de le mettre sous écrou. Le garde des sceaux, et le député font pression sur le procureur qui fait libérer le chef d'entreprise et finit par le déssaisir du dossier. L'inspecteur Marec arrête un truand nommé Paul "Paulo" Lecourtois qui se défend d'avoir braqué un pompiste. Son alibi tient grâce à deux collègues à lui d'une société de surveillance employés par un certain Xavier Marcheron ancien flic viré pour proxénétisme et membre du S.A.C. Le cadavre de Marcheron est retrouvé sur un chantier quelques jours après...

CRITIQUE: Yves Boisset s'inspire de l'assassinat du juge François Renaud à Lyon le 3 juillet 1975. Yves Boisset fait semblant de maquiller lieux (Lyon devient Saint-Etienne) et personnages Renaud devient Fayard mais à la sortie du film tout le monde a bien compris de quoi il en retournait. D'ailleurs pendant les projections un bip masquait le nom du S.A.C.  (Service d'Action Directe) genre de garde prétorienne créée pour Charles De Gaulle après son retour au pouvoir en 1958. Bien entendu cela a donné un mélange de politiciens parmi lesquels Pierre Debizet, Jacques Foccart, Alexandre Sanguinetti, Charles Pasqua, jusque Jacques Chirac qui lorsqu'il était premier ministre sous Valéry Giscard d'Estaing en présidait les réunions des cadres chaque année à L'hôtel Lutétia, et de truands comme Jo Attia, Christian "Le beau Serge" David et bien sûr quelques policiers et agents secrets et barbouzes en tous genres. Le mélange est détonnant et très vite les bavures (tabassage, cambriolages, et finit par la "Tuerie d'Auriol" en 1981 où un membre du S.A.C. des Bouches du Rhône qui risquait de révéler l'inrévélable, est assassiné ainsi que femme et enfants). Avec son scénariste habituel Claude Veillot, le réalisateur nous décrit une France politique et judiciaire vérolée par la pègre et l'argent qu'elle ramasse illicitement par des braquages ou des trafics en tous genres réinjecté dans le financement politique ou immobilier après un bref passage en Suisse pour y être blanchi. Le film est porté par un duo de haute volée que sont en tout premier lieu Patrick Dewaere qui fait une interprétation assez proche de son modèle teigneux et accrocheur qui n'hésitait pas à malmener les malfrats auquel il avait affaire, et Philippe Léotard magistral en flic qui trouve avec ce juge son alter ego. Le reste de la distribution (Jean Bouise, Marcel Bozzuffi, Michel Auclair, et Yves Afonso) est brillante. Seul bémol Aurore Clément qui détonne par une interprétation pas très juste. Belle bande originale signée Philippe Sarde.

La scène d'anthologie: La fin dramatique du juge Fayard superbement mise en scène.

NOTE: 16/20

L'anecdote: