SynopsisJack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants. Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire...Palme d'Or à Cannes, voici un film dont il est difficile de parler tant il est expérimental, sans linéarité, sans limite, cosmique et cosmologique. La forme elle même déroute, interroge : le film est fait en verset, petits chapitres, séparés par une image mystico-économiseur d'écran. Il est question de la vie d'une famille américaine des années 1940, il est question de la création du Monde, celui de Dieu. Malick souhaite faire entrer ces deux élans en résonance, l'un étant l'expression de l'autre. L'intention est belle, très belle même, mais l'analogie ne fonctionne pas tout à fait selon moi. À force de mises en parallèles, on a la sensation d'un film fragmenté, décousu, dont on peine un peu à comprendre la finalité.La finalité qui, par ailleurs, n'est pas à la hauteur de ce qu'on peut attendre, et met un point final religieux et new age à cette odyssée de la vie.Cela étant dit, The Tree of Life est un film merveilleusement photographié, d'une beauté plastique à couper le souffle. Chaque plan est une oeuvre d'art, baigné par la grâce et la lumière... Voir Dieu dans la majorité des plans (la Lumière) m'a à la fois émerveillé et énervé, et je crois que finalement c'est un sentiment qui perdure pendant tout le film. L'omniprésence de ce Dieu, celui à qui s'adressent les voix off tout au long du film m'a passablement dérangé. J'ai trouvé que le message était beau, mais la façon de le faire passer plutôt éléphantesque...Les acteurs s'en sortent merveilleusement bien dans ce bazar mystique, Brad Pitt est poignant en père qui persécute son fils aîné. Jessica Chastain, sa femme, dont je suis sure qu'on entendra parler, porte en elle toute la beauté décrite dans le film. Gros point d'interrogation sur la présence de Sean Penn, qui semble avoir conscience dans le film d'y être parfaitement inutile.À voir pour le courage de Terrence Malick d'être allé au bout de son expérience.