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Synopsis :Une sonde de la NASA s’écrase dans la jungle mexicaine, libérant sur terre des particules d’une forme de vie extra-terrestre. Six ans plus tard, le Mexique et le Costa-Rica sont devenus des zones de guerre désertées par les populations locales, mises en quarantaine et peuplées de créatures monstrueuses. Un photographe est chargé d’escorter une jeune femme à travers cette zone dévastée. Seuls sur la route, ils vont tenter de rejoindre la frontière américaine...Lorsqu'on travaille dans un cinéma, on va souvent voir des films. Certains parce qu'on avait envie d'y aller, d'autres un peu par hasard. Je suis en pause déjeuner : la salle 7 est vide, je m'y installe. Il n'y a pas que des bonnes surprises à aller voir un film dont on ignore tout à l'avance, mais Monsters fut pour moi une jolie découverte.Contrairement à ce que laisse supposer le synopsis, Monsters n'est pas un film de science fiction. S'il y a bien une histoire d'extra terrestres, organismes vivants hostiles qui se développent dans une zone d'amérique centrale, ils sont au second plan de cette histoire avant tout humaine. Deux âmes errantes, deux clandestins, se fraient un chemin à travers la jungle pour tenter de rentrer chez eux. Monsters est donc un voyage, lent, angoissant, hypnotique presque.Réalisé en vidéo et avec peu de moyens, le film prend le parti de rester relativement loin de la guerre humain-extra terrestres qui sert de trame de fond. Les deux héros du film sont souvent seuls, et n'ont de ce combat qu'un aperçu, une vision partielle, lointaine et confuse. C'est ce qui fait l'originalité du film, ainsi que le propos qui s'en dégage : on y parle d'humains, dans leurs harmonies et dysharmonies, des rapports chaotiques entre les hommes. La dissonance s'oppose au comportement animal des extra terrestres, qui ne sont finalement là que pour la Vie. Monsters souffre parfois d'un rythme un peu lent, mais propose une belle réalisation et de véritables moments de grâce.