Auteur : Kaoutar Harchi
Éditeur : Actes Sud
Nombre de pages : 119
Date de parution : août 2011
Auteur :
Née à Strasbourg en 1987, de parents marocains, Kaoutar Harchi, titulaire d’une licence de Lettres modernes, d’un master de Socio-anthropologie et d’un master de Socio-critique est, depuis 2010, doctorante-monitrice à la Sorbonne, où elle assure des enseignements en littérature et sociologie. Elle vit aujourd’hui dans la région parisienne. Zone Cinglée, son premier roman, a été publié en 2009 aux éditions Sarbacane.
Résumé :
Héritiers maudits d'un effrayant geste collectif attisé par une féroce répression sexuelle qui, trente ans plus tôt, a profané le corps d'une femme et marqué leurs destins respectifs du sceau de la désespérance, quatre hommes liés par la fatalité du sacrilège traversent la Méditerranée pour connaître, sous le ciel algérien, l'ultime épisode de leur inconsolable désastre. Sur un motif de tragédie antique, de crimes réitérés et d'impossible expiation, Kaoutar Harchi retrace, de la nuit d'une prison française à la quête des origines sous les cieux de l'Algérie, la fable funeste d'une humanité condamnée à s'entre-déchirer dès lors que ceux qui la composent, interdits de parole ou ligotés par le refoulement de leur mémoire, sont rendus incapables d'exorciser les démons qui gouvernent leur chair animale.
Mon avis :
Dans cette rentrée littéraire, il est des livres( et des auteurs) dont on parle peu et qui sont pourtant des récits poignants, certes dérangeants mais qui vous laissent une marque indélébile.
Le dernier roman de Kaoutar Harchi, qui m'a été gentiment envoyé par les Éditions Actes Sud, en fait partie.
L'auteur livre ici, une fiction à quatre voix, quatre hommes étroitement liés par leur origine algérienne et par un passé qui rappelle une certaine tragédie grecque.
Le style de l'auteur est vif, cru, tout à fait adapté à l'évocation des désirs masculins allant jusqu'au viol. Mais l'auteur ne se contente pas d'afficher un récit violent, elle nous invite à comprendre les origines de ces actes, notamment en nous illustrant l'extravagance des figures maternelles.
J'ai apprécié la construction de cette intrigue qui commence par une agression et qui va petit à petit dévoiler les histoires et les caractères des quatre personnages.
L'ampleur du saccage est un roman court mais intense qui me laisse une pression étrange, une réflexion amère sur l'influence des parents et surtout des mères sur les âmes d'enfant.
Encore un grand merci aux Éditions Actes Sud pour la découverte de ce livre et de cette auteure.