“Je suis algérienne, on ne me croit pas” : Une femme de ménage agressée sexuellement par le patron d’un grand hôtel parisien
Depuis le scandale sexuel du puissant ex-patron du FMI, DSK, dans un hôtel Sofitel à New York, les langues se délient et les témoignages affluent de femmes victimes d’agressions sexuelles. Mais elles n’ont pas toutes les faveurs des médias. Si DSK a été finalement article/774354/dominique-strauss-kahn-blanchi-innocente-presse-francaise">blanchi après avoir été trainé dans les tribunaux par une noire, Nafissa Diallo, cette affaire qui ne connaît pas encore son épilogue (Tristane Banon, une journaliste française a déposé plainte en France contre l’ancien présidentiable « socialiste »), passionne les médias du monde entier et fait monté au créneau les associations féministes (Tiens, tiens ! Mais où sont donc passés Fadéla Amara et Ni Pute Ni soumise, d’habitude si promptes à dnoncer le machisme lorsqu’il s’agit des banlieues ?) . Entre temps, d’autres femmes de chambre sont victimes de « troussage de domestique », pour reprendre la dégradante phrasede l’ami de l’épouse de DSK, le journaliste Jean-François Kahn, mais « il n’y a pas mort d’homme » pour autant, comme le justifie déclaration un autre proche de DSK, l’homme à la chemise rose, Jacques Lang. Ses femmes ne font pas la une des journaux, ni ne sont invitées pour témoigner à la télé. Exemple : Leïla Raja (1), une femme de ménage algérienne dans un grand hôtel parisien de la place Vosges, qui a été agressée sexuellement par son patron alors qu’elle faisait son travail. C’est le magasine satirique français Siné Mensuel(2) qui rapporte cette histoire. « Le dos tourné, baissée pour passer la serpillère, (dans la salle du hammam, ndrl), [Leïla Raja] ne voit pas sortir d’un des cabines un homme nu qui la saisit par derrière. Cet homme, c’est le directeur de l’hôtel qui lui dit, tout en essayant de lui faire toucher son sexe, qu’il la paiera bien, qu’elle aura une prime. L’employée parvient à le repousser et s’échappe », rapporte Siné Mensuel. Choquée, la femme se tait, puis décide de porter plainte. Mal lui en a pris. « Au commissariat, quand il a fallu que je raconte, il y avait quatre agents autour de moi, je me suis sentie mal. Tout juste si celui qui prenait ma déposition ne la contestait pas au fur et à mesure » raconte la victime. Résultat : il n’y a « aucune trace de la plainte », précise le journal. Mais la femme de ménage algérienne, n’est pas encore au bout de ses peines : Quelques jours après s’être confiée à la DRH de l’hôtel qui l’a traité de menteuse, la femme de ménage est licenciée pour « avoir tenu des propos insolents à l’égard de son employeur ». Leila Raja décide alors de porter l’affaire devant l’inspection du travail. Pour éviter le tribunal, la direction de l’hôtel lui propose six mois de salaires. La femme de ménage accepte, c’était au moins ça de gagner puisque qu’elle a perdu son travail et de toute façon, c’était sa parole contre celle de son ex-patron. « Il faut comprendre, je suis algérienne, on ne me croit pas. Je ne peux me battre plus, je suis désolée », conclut-elle amère. Algere-Focus avec Siné Mensuel (1)Le nom a été changé par le magazine pour taire l’identité de la victime(2)Sexe, fric & domestiques, Siné Mensuel du 1 er septembre 2011.