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On touche le fond…

Publié le 27 septembre 2011 par Lecriducontribuable
henri dumas

Henri Dumas est l’auteur du blog www.temoignagefiscal.com consacré aux dérives du contrôle fiscal. Il réagit à notre article « Port d’arme autorisé pour les agents du fisc ».

Le Cri  du Contribuable, journal papier et sur le net de Contribuables Associés, publie aujourd’hui une information qui dépasse l’entendement. La voici. Ça vous la coupe … Moi aussi.

Un de mes amis, montrant sa voiture neuve à sa vieille mère (97 ans) sur une route nationale à trois voies sans aucune circulation mais limitée à 90 Km/h, a dépassé pour lui faire plaisir cette vitesse de plus de 50 Km/h. La maréchaussée en embuscade l’a verbalisé. Au moment de l’interception les  gendarmes ont sorti leurs armes et l’ont mis en joue. Cela m’était arrivé il y a deux ans, j’ai d’abord cru à un canular, puis à une exception. Je me trompais, c’est donc la norme.

Comment en est-on arrivé là? Pourquoi les armes  sortent-elles si facilement? Ce n’est pas la tradition dans notre pays, dans notre démocratie.

Sur la route, la situation s’est anormalement tendue. A la recherche du zéro mathématique d’accident, imputant la totalité des accidents à la vitesse, l’Etat est devenu répressif de façon démesurée. Dans l’exemple précédent, mon ami a eu un retrait immédiat de son permis de conduire de quatre mois. Mais aussi, sa voiture lui a été confisquée sur place, après un coup de téléphone au procureur. Il risque de ne jamais la revoir. Si le juge ne prend pas une décision motivée de la lui rendre, elle sera vendue et l’argent ira abonder un fond spécial. Il n’y a pas de rapport entre sa faute réelle et les sanctions. Plus de permis: c’est l’exclusion de la vie sociale, la perte de son véhicule: c’est 30.000€. C’est trop pour 50Km/h de plus sur une route large et sans aucune circulation. Il n’est probablement pas une exception, lui non plus. La voiture pouvant devenir une arme par destination, on peut comprendre que certains automobilistes au sang chaud devant de telles sanctions disproportionnées « pètent un câble ». D’où la crainte des gendarmes et leurs précautions.

Cette certitude  des pouvoirs publics d’avoir raison, basée uniquement sur  des chiffres en partie manipulés, les entraine  dans une répression illimitée et donc fatalement aveugle. Ils pensent que ceux qui résistent ne peuvent être que des asociaux. Le risque de les abattre par erreur est donc considéré comme un risque mineur. C’est l’enchainement fatal vers la dictature.
Même si c’est critiquable dans l’absolu, tout cela est compréhensible sur la route.

Mais les contrôleurs des impôts armés !!!!!!!!!!!!!!

Peut-on imaginer que  les contrôleurs fiscaux vont contrôler les comptabilités avec le pistolet sur la table, à portée de main?
Lorsqu’ils sont amenés à  perquisitionner la situation peut être délicate, mais ils sont accompagnés  de policiers professionnels et armés. Dans tous les autres cas qu’ont-ils à faire armés chez nous, dans nos bureaux?
Quand bien même seraient-ils craintifs de leur avenir face à une fiscalité démesurée, quand bien même auraient-ils conscience de leurs abus de pouvoir lors des contrôles, quand bien même pourraient-ils supposer que certains contribuables  devant tant  d’injustice se révoltent et puissent devenir  violents, ce n’est pas une arme dans leur poche, alors qu’ils sont assis concentrés sur une vérification comptable, qui les protègerait d’une agression.
Au contraire, cette arme ne peut que rendre cette hypothétique agression  violente et à objectif définitif, voir même la justifier dans l’esprit révolté du contribuable qui « pète un plomb ».
Alors,  comment une telle bêtise, très justement moquée par Charlie Hebdo, a-t-elle pu voir le jour? Comment les  gens qui ont en charge notre société ont-ils pu prendre un tel décret? Même si l’on a très peu de considération, comme moi, pour nos Inspecteurs Généraux des Finances, leur absence d’humanité  et leur perversion dans l’usage des chiffres au détriment de la vérité simple et fragile de l’homme,  on reste pantois  devant tant  de bêtise.
En même temps, on voit bien où va se nicher la lâcheté de cette histoire.

Une souris qui assistait aux réunions entre la DGF [Direction générales des finances, ndlr] et le SNUI [ Syndicat national unifié des impôts, ndlr] m’a rapporté ceci:

« La DGF fout la pression au SNUI, elle veut des résultats elle a besoin d’argent, beaucoup et tout de suite. Le SNUI en profite pour obtenir des avantages pour ses adhérents. La DGF plaide qu’elle n’a plus d’argent et qu’ils ont déjà tous les avantages raisonnablement possibles. Le SNUI dit  qu’il lui faut quelque chose pour motiver ses troupes. Alors, un crane d’œuf au fond de la salle propose, qu’en plus d’être assermentés, les contrôleurs soient armés. Il prétend que cela flattera leur égo, leur permettra de rouler les mécaniques en famille ou avec les copains. Il dit qu’il ne sera pas utile qu’ils suivent des cours de tir, vu qu’ils ne seront jamais en situation de se servir de ces armes. Le SNUI dit que l’idée n’est pas conne, d’autant que la tension s’intensifie lors des contrôles, le sur-impôt par la terreur commençant à avoir des limites. L’idée est adoptée. »

J’ai tendance à croire la souris. Le grand gagnant c’est Charlie Hebbdo.
Finalement l’espoir est au bout de tout cela puisque: « celui qui gouverne par les armes périt par les armes »…c’est bien connu

Cordialement.

Henri Dumas - www.temoignagefiscal.com

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