Immobilisation générale pour le logement
L’ultranéolibéralisme continue d’avancer inexorablement ses pions. Ainsi, le sénat vient de basculer dans le camp du Parti Officiellement Socialiste, truffé de turbo-capitalistes éhontés. Ce néolibéralisme s’insinue partout, à tel point qu’on le retrouve jusque dans les organisations non-gouvernementales ! Horreur ! Même Emmaüs et La Fondation Abbé Pierre sont touchés !
Quand on voit la pénétration des ultra-libéraux dans toutes les strates de la société, quand on constate, tous les jours, que plus aucune parcelle de la société civile n’échappe à la concurrence, qu’il n’y a plus aucun monopole d’État, on comprend les dénonciations acharnées de nombreux et vaillants journalistes vigilants de toute une presse pourtant entièrement acquise au capitalisme apatride — mais qui, bizarrement, les laisse parler.
Ce monde est vraiment troporrible.
Tout n’est plus que concurrence sans frein, absence totale de toute régulation ! Regardez le résultat : la concurrence acharnée de tous les lycées et les collèges entre eux, alliée à une sélection féroce à l’entrée et une totale hétérogénéité des programmes scolaires amènent une dégringolade complète du niveau ! La compétition impitoyable sur les lignes de chemin de fer provoque des incidents, des retards, un effondrement de la qualité de service, une envolée des prix, et engendre un mal-être auprès des personnels des douzaines de compagnies ferroviaires françaises qui les poussent à faire grèves sur grèves ! La carence gravissime de régulation du marché de la santé et l’absence totale de tout organisme de contrôle des médicaments entraîne la mise sur le marché de pharmacopées meurtrières ! Pire : la concurrence intraitable à laquelle se livrent des douzaines d’assurances privées provoque le déremboursement d’un nombre croissant de remèdes et de traitements, des attentes dans les services d’urgences et la baisse de qualité générale des soins dispensés !
C’est abominable ! Ce turbolibéralisme total ne peut conduire qu’à un désastre total !
Regardez la France d’aujourd’hui, aux mains des giga-capitalistes : n’importe qui peut construire son logement n’importe où et n’importe comment, il n’y a aucune limite à la méchanceté des propriétaires qui expulsent les locataires à tour de bras dès qu’ils le peuvent, aucune solidarité, aucune compassion, aucune aide ne peut être espérée pour quiconque ! Les plus tristes opus de Zola, à côté, c’est du Candy sous Prozac !
Mais tout espoir n’est pas perdu !
Armés de leur seul courage et d’un gros paquet de subventions joufflues distribuées par d’affreux libéraux de l’État Ultra-Capitaliste, quelques citoyens ont décidé de relever la tête et de s’opposer au joug toujours plus fort du capitalisme débridé.
Leur première action ? S’attaquer au Mal Logement, fléau qui ronge la société ultra-libérale et hyper-individualiste sans la moindre solidarité dans laquelle nous baignons tous, égoïstes que nous sommes. Et pour cela, ces citoyens courageux et sans le sous ont monté un petit site pour lancer une pétition et qui veut mobiliser pour une nouvelle politique du logement !
Il était temps ! En effet, la France subit une véritable pénurie de logements puisqu’il n’y a que 32 millions de logements sur le territoire, soit 1,11 logement par ménage selon l’INSEE dont seulement deux millions de vacants, ce qui est abominablement trop bas ! Le pays ne peut plus loger sa population !
Et si l’on regarde les chiffres avec les autres pays comparables (et ultralibéraux), on constate le retard atroce de la France devant l’Angleterre (1,04 logement par ménage) ou les États-Unis (1,10).
Alors oui, il faut une politique volontariste où l’État Français, aussi chétif, faible et dépourvu de moyens et de personnel soit-il, devra tenter de remédier à la situation ! En quatre grands points, tous ensemble, on peut changer la donne !
Dans un premier temps, relancer la construction
Bouygues est au bord du dépôt de bilan. Une nationalisation s’impose : il faut relancer l’industrie sinistrée du BTP en France et construire, au moins, 500.000 nouveaux logements par an, pendant 5 ans. Cela va, mécaniquement, faire tomber la demande, puisque les politiques de grands travaux ont toujours fait baisser les prix dans l’histoire de l’humanité. Mais si.
De plus, en imposant de vraies mesures de rétorsions à l’encontre des privilégiés qui refusent de louer leurs biens vacants, on va évidemment les inciter à ouvrir leurs portes. Aucun ne sera tenté de vendre. Aucun ne remettra à plus tard la construction de son pavillon ou d’un investissement locatif.
Réguler tout le marché immobilier
Comme chacun le sait, ce marché est une jongle imprenable et touffue tant l’absence de règles laisse les renards libres manger les poules libres sans discontinuer. Quelques lois supplémentaires ne lui feront que le plus grand bien !
De plus, en imposant une planification subtile des prix des loyers et de la construction, on va à la fois aider le secteur à décoller, et inciter les gens à louer des biens d’excellente qualité à des prix raisonnables. D’ailleurs, tous les pays, toutes les villes qui ont appliqué cette recette essentielle ont toujours constaté la réussite cuisante de cette proposition !
Accroître l’aléa moral
Un mauvais payeur est un être fragile et délicat. Il ne doit pas être expulsable. Le droit au logement s’applique à tous, en tout temps en tous lieux mais surtout chez les autres. Par cette pétition, chacun des pétitionnaires s’engage formellement à accueillir chez lui toute personne qui le demandera, en l’échange d’un non-loyer. La personne ainsi accueillie pourra vous remercier chaleureusement, tisser du lien social, vous apprendre le vrai vivrensemble, fouiller dans votre frigo et vous regarder participer aux tâches ménagères.
Et quelques bons slogans qui claquent
Et comme on disposera du soutien de l’État, l’argent coulera à flot. Sa gratuité permettra d’obtenir rapidement et facilement les effets escomptés, et de mener — musique, maestro — ♪♫ Une Politique De La Ville Ambitieuse ♫♪♫ !
En avant, citoyen, signe et paye !
…
« If it moves, tax it. If it keeps moving, regulate it. And if it stops moving, subsidize it. »
Ronald Reagan
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