Lors des premières éditions de la Bookcamp, les participants venaient souvent pour découvrir les dernières tendances de lecture et surtout, les derniers appareils. Il y a seulement deux ans, posséder un reader était le symbole d’être un early adopter (n’est-ce pas toujours le cas?
A ma grande surprise, je découvris entre les mains d’Isabelle Aveline (@_zazieweb) le dernier Story HD d’iRiver, fraîchement rapporté des États-Unis (il sera bientôt disponible en Allemagne). Quelques instants plus tard, appareil photo brandi, l’étude méthodique du reader pouvait commencer.
Un écran hors pair
Avant même d’allumer le reader, la finesse de son écran surprend. Le Story est équipé d’un écran E-Ink Pearl 6 pouces dernière génération avec une résolution de 768×1024 (contre 600×800 traditionnellement). Du coup, la définition est inégalée par les écrans SiPix ou E-Ink Pearl classiques. Sur une image, la différence est particulièrement nette, ainsi qu’avec du texte. Comme l’avait souligné les premiers tests publiés aux États-Unis, cet écran HD est l’atout principal du reader d’iRiver.
Reste que la différence entre le Pearl classique et un modèle HD sera moins sensible qu’entre un écran LCD basse résolution et un modèle haute définition. Cependant, avec cette nouvelle génération, l’écran E-Ink atteint une définition qui n’a plus rien à envier à celle du papier imprimé.
Un design inspiré du Kindle, mais pas dépassé
Il ne faut pas chercher bien loin pour voir que le design du Story HD ressemble à quelques détails près à celui du Kindle 3 : un écran 6 pouces pris dans une coque regroupant un clavier et un pad de navigation. Malheureusement, les ingénieurs d’iRiver ont oublié la plupart des éléments qui font que le design du Kindle est agréable à utiliser au quotidien et fait oublier l’absence d’écran tactile.
Tout d’abord, le Story HD ne dispose pas de boutons pour changer de page sur le côté, il faut se contenter sur bouton de navigation central pour effectuer cette opération. Ensuite, le clavier, qui ressemble à celui du Kindle DX, a une frappe assez raide et les touches sont parfois difficiles à enfoncer. Là encore, l’utilisateur pourra se dire qu’il aurait mieux fait d’opter pour un ereader tactile. Enfin, le bouton de navigation (au centre, sous l’écran) est assez désagréable à l’usage. On est loin de la facilité d’emploi du pad du Kindle.
En revanche, rien à redire sur ce qui touche à la qualité de fabrication : les plastiques sont solides et la tenue en main du reader est agréable. Ni trop lourd ni trop léger, il s’oublie le temps d’une lecture.
Un moteur de lecture basique
Le Story HD est compatible avec le format EPUB et PDF (avec ou sans DRM) ce qui l’ouvre à un large catalogue de contenus, contrairement au Kindle d’Amazon. Une fois un ebook ouvert, on découvre un moteur de rendu propre, mais limité en fonctionnalités. Le seul réglage autorisé est le changement de la taille de la police.
Pour les PDF, un système de zoom est proposé, mais il est de plus basique. Sur ce terrain, le Sony Reader fait mieux avec des fonctions de zoom avancées, particulièrement utiles lorsqu’il s’agit de lire un document PDF formaté A4 sur un écran 6 pouces. Avec le Story HD, on lit, mais pas plus !
Un reader pris dans l’écosystème Google
On savait le Story HD estampillé du label « compatible avec le Google eBookstore ». Pourtant, on s’attendait à ce qu’il soit moins fermé qu’un Kindle. Et pourtant… Même s’il est compatible avec le format EPUB et PDF (deux standards), on ne peut pas éviter la mention Google à plusieurs reprises sur la page d’accueil. Même les ebooks en EPUB téléchargés sur le service du géant de l’Internet sont estampillés de son nom. Nous avons été particulièrement surpris : même si l’on ne trouve aucune mention « Designed by Google », l’intégration dans l’écosystème Google est plus sensible que prévu. Même est-ce si grave? La principale conséquence est le bridage de certaines fonctions, notamment le navigateur web.
En effet, le seul moyen pour accéder à Internet est de se rendre sur le Google eBookstore par le lien présent sur la page d’accueil du Story. Une fois la page chargée, impossible de taper une URL pour visiter un autre site ou même d’aller sur Google.com pour effectuer une recherche. Impossible donc de cherche la définition d’un mot à l’aide du navigateur pour combler le manque de dictionnaire intégré au reader. Après quelques recherches, nous avons finalement trouvé comment contourner la limitation. Pour cela, il faut se rendre dans l’onglet « About » puis cherche un lien vers Google.com en bas de page. Une fois la page d’accueil du moteur de recherche, Internet est accessible dans toute son ampleur. Mais toujours sans pouvoir taper d’adresse URL.
Cette complexité limitera l’utilisation du navigateur aux utilisateurs les plus avertis, alors que le Story HD nous a semblé être un reader basique, donc très grand public. Il ne propose pas un déluge de fonctionnalités, ni même celle qui pourrait le transformer en un ereader plus productif, donc capable d’intéresser les étudiants ou leurs enseignants. Le reader d’iRiver se destine donc aux lecteurs de romans souhaitant découvrir la lecture numérique dans un confort optimal grâce à l’écran E-Ink HD.
Pour découvrir le Story HD d’iRiver dans le détail, rendez-vous sur notre galerie photo.