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Éducation nationale : les motifs de la grogne des enseignants

Publié le 27 septembre 2011 par Aurelinfo

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Les enseignants du public et du privé dénoncent les conséquences des suppressions de postes et de l'accumulation des réformes.

Près de 54 % (53,75 %) des enseignants du primaire et 50 % de ceux du secondaire étaient en grève mardi contre les suppressions de postes dans l'Éducation nationale, selon les chiffres des syndicats de la FSU diffusés à la mi-journée. Auparavant, le ministère de l'Éducation nationale avait fait état d'une estimation dans la matinée de 28,89 % de grévistes en primaire et de 22,3 % dans le secondaire. Dans le détail, pour le second degré, les grévistes étaient, toujours selon le ministère, 25,57 % dans les collèges, 23,29 % dans les lycées professionnels et 17,80 % dans les lycées généraux et technologiques. 

Mais, ces chiffres, ministériels et syndicaux, correspondent seulement à l'enseignement public alors que l'enseignement privé est lui aussi appelé à la grève. Objectif : dénoncer les suppressions de postes et les choix éducatifs du gouvernement qui, selon les syndicats et les parents d'élèves, aggravent les inégalités, car la prise en charge des jeunes en difficulté devient "impossible". 

Le ministre Luc Chatel dit "assumer" ces suppressions de postes, assurant que "la vraie question aujourd'hui, c'est le sur-mesure" des enseignements, et non "la quantité". L'appel à la mobilisation dans le privé est historique, car cinq syndicats se sont unis pour rejoindre ceux du public et attirer l'attention sur les conséquences "désastreuses" de la pression budgétaire.

- Les suppressions de postes :

Le projet de budget 2012 prévoit 14 000 suppressions de postes du fait du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, ce qui en fera 80 000 entre 2007 et 2012, alors que les effectifs d'élèves augmentent. L'école primaire est particulièrement touchée : près de 9 000 suppressions à la rentrée 2011 (sur un total de 16 000) et 1 500 classes fermées, avec "des situations dramatiques" dans les zones rurales et de montagne.

L'enseignement privé a des spécificités : tous les enseignants sont chaque jour devant une classe (aucun professeur n'est en disponibilité) et il n'y a pas de remplaçants. Les suppressions de postes y entraînent des fermetures de classes et d'établissements, "tout particulièrement en milieu rural", et rendent "impossible" la prise en charge des élèves les plus en difficulté ou en situation de handicap, selon les syndicats.

Concernant l'école maternelle et élémentaire, l'essentiel des économies porte sur la scolarisation des tout-petits, les postes de Rased de lutte contre l'échec scolaire, les intervenants en langue étrangère, les maîtres formateurs et les remplaçants.

Dans les collèges et les lycées, les cours à effectifs réduits, les projets éducatifs, l'accompagnement personnalisé sont des "variables d'ajustement". Les établissements les plus défavorisés ont été "les plus durement touchés", selon le principal syndicat des personnels de direction (SNDPEN). Les coupes budgétaires visent également les professeurs d'éducation physique et sportive, les aides administratives, les surveillants, les médecins et les infirmières. Elles ont aussi pour conséquence des classes surchargées et un recours massif aux heures supplémentaires. Autres motifs de mécontentement : la réserve de remplaçants quasi inexistante et les faibles salaires.

- Les réformes :

Les syndicats dénoncent l'accumulation d'expérimentations et de réformes (évaluations des élèves dans les écoles primaires et les collèges, réforme du lycée...), et contestent certaines d'entre elles, telle que la formation des enseignants.

Source : Le Point


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