A las cinco de la tarde…
J – 3 avant les 5 ans !
C'est en lisant ce matin les billets de mes collègues kiwiziens sur l'état de la Droite que l'idée m'est venue d'oser ce jour une prédiction pour le prochain scrutin présidentiel. Je pense que Nicolas Sarkozy va être réélu, malgré la perte des élections locales, malgré les affaires, malgré la cote de désamour.
Contrairement à Chafouin, je pense que les chances d'un lâchage sont quasi-nulles, pour la simple et bonne raison que Sarkozy est la "second-best option" pour Copé et Fillon.
Bref, si Sarkozy était une action, elle serait celle de la BNP : – 52% de capitalisation boursière, grosse exposition à la dette grecque, mais les fondamentaux sont bons.
Quels autres éléments m'amènent à ce constat :
Je t'aime, moi non plus
- A Droite, la cote de désamour est grande. Le rejet viscéral et instinctif du candidat n'est plus contre-balancé (comme en 2007) par sa formidable capacité à faire rêver. Reste qu'on a oublié à quel point Chirac, avant d'être élu en 1995 ou réélu en 2002, était tombé bas ; à quel point Mitterrand était rejeté en 1988. Il n'est donc pas scientifiquement prouvé qu'une cote de popularité très basse à l'automne empêche quiconque d'être réélu ou élu. C'est même l'inverse, selon moi, les Français adorent sanctifier ce qu'ils ont brûlé et vice-versa ;
- A Gauche, on a ses chances, mais aucun candidat ne suscite l'adhésion. Le vrai candidat "produit d'appel" a été éliminé. Ne subsistent que des candidats de substitution ou de défaut. Leur niveau de compétence n'est d'ailleurs objectivement pas au niveau de celui requis pour la fonction : au beau milieu d'une crise mondiale, le corrézianisme sympatyhique de Hollande ou le boulet des 35 heures d'Aubry paraissent désuets ou dangereux. Lorsque la campagne débutera réellement, le décalage sera cruel entre le candidat-BNP et le candidat-Banque Postale.
2012, Marie-Toulouse, tombe la blouse
- Le climat économique global est défavorable. Néanmoins sur ce point, Sarkozy s'est mieux distingué de ses collègues européens. Il a été rapide, parfois brillant, et s'est démené pour sauver la zone euro. Plus le grain forcira, moins les Français auront envie de changer le capitaine dans la tempête, trop dangereux. En gros, entre deux candidats pas très sexys, les Français choisiront le plus compétent.
- Les Français n'ont pas changé d'avis par rapport à leurs besoins. En 2007, ils réclamaient du pouvoir d'achat et de la sécurité. En 2012, ils réclameront encore plus de garanties sur ces deux points. Or, ce sont deux thématiques sur laquelle la Droite est structurellement plus crédible.
Il est fort probable que François Hollande soit le candidat du PS, mais, je conteste l'analyse de mon collègue de Kiwis, Laurent : la configuration de 2012 sera moins proche de celle de 1981 que de 1995 : Hollande le rassurant va se balladuriser. On oublie que ce qui a tué VGE, c'était qu'il était minoritaire à Droite et que l'autre chef de clan voulait sa peau. Cela n'arrivera pas cette fois-ci.
Je pense que la présidentielle de 2012 sera une présidentielle décevante, avec une mini-campagne, et pas de suspense. Elle se terminera par du 51/49 pour Sarkozy, sans tambours ni trompettes.
La seule inconnue est : Sarkozy va-t-il oui ou non se représenter ? En effet, si le lâchage des troupes est peu probable, la reculade au vu des mauvais sondages reste une option possible…
Je serais intéressé de lire les pronostics de certains collègues. Pour fêter mes 5 années de bloguing, je vais donc solliciter pour une chaîne trois blogueurs sur cette question : Sarkozy sera-t-il réélu et pourquoi ? Sont nominés : Partageons-mon avis, H16 et l'Hérétique. Ne répondez pas ce dont vous avez envie, mais ce que vous croyez être vrai…