Le 27 septembre 2011
Objet :
Primaire socialiste : « François Hollande disqualifié ! »
Monsieur François Hollande
Parti socialiste
10, rue de Solferino
75007 Paris
Fax n° 01 47 05 15 78
01 45 56 78 74
[A l’attention d’Arnaud Montebourg, Annick Lepetit, Benoît Hamon, Bertrand Delanoë, Bruno Julliard, Claude Dilain, Dominique Strauss-Kahn, Elisabeth Guigou, François Patriat, François Rebsamen, Harlem Désir, Henri Emmanuelli, Karim Zéribi, Jack Lang, Jean Glavany, Jean-Marc Ayrault, Jean-Marie Le Guen, Jean-Pierre Chevènement, Julien Dray, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Malek Boutih, Manuel Valls, Martine Aubry, Michel Rocard, Michel Sapin, Olivier Duhamel, Pierre Moscovici, Robert Badinter, Ségolène Royal, Stéphane Le Foll et Vincent Peillon]
Monsieur,
Votre participation à la désignation publique du candidat socialiste, ou apparenté, appelé à briguer la magistrature suprême en 2012, m’incite à vous rappeler la vingtaine de lettres que je vous ai adressée nommément entre le 6 octobre 2000 et le 26 novembre 2007, sans compter approximativement la centaine d’autres à l’attention des membres du parti socialiste mis en exergue ici, et en particulier vos concurrents directs, Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Martine Aubry et Ségolène Royal, ainsi que je peux en apporter la preuve, bien des années plus tard.
Dans cette abondante correspondance toujours à votre disposition, mais encore sans réponse sur le fond à ce jour, je n’ai eu de cesse de dénoncer, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui - sauf aux intéressés et à vous-même d’établir le contraire ! -, les mensonges et les « croyances au miracle » du penser superstitieux sur lesquels continue de fonctionner la société humaine universelle, et donc la nôtre en particulier, au point que notre époque est tout aussi obscurantiste que celles des siècles et des millénaires qui l’ont précédée.
Toutefois, faute de vos éventuels arguments contraires auxquels répondre, je n’ai pas l’intention de reprendre ici l’intégralité de l’argumentation déjà plus qu’amplement exposée, et je me borne donc à vous rappeler que le penser superstitieux humain consiste à faire passer fictivement, mensongèrement, pour LA Vérité ou réalité absolue, le contenu seulement « relatif » pensé dans et sur (à propos de) notre monde.
Ce faux penser se manifeste dans la religion, toutes les religions sans exception (monothéistes ou non), dans la métaphysique matérialiste ou idéaliste, respectivement le scientisme et le pseudo-spiritualisme des « philosopheurs », Descartes et Kant notamment, avec leur superstitieux « dualisme des absolus », dans l’idéologie, toutes idéologies confondues (socialisme et altermondialisme en particulier), et dans le moralisme [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE ?!], tous catéchismes réunis (religieux, politiques ou autres), y compris le catéchisme soi-disant universel contemporain, ou Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dont seule l’inobservation est réellement universelle – sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire au jour le jour !
Comme vous pouvez bien le penser, j’ai déjà amplement établi, en une centaine de lettres, que votre parti et vous-même tombez dans tous les modes d’expression du penser superstitieux, à commencer par la religion, au point de voler au secours de la superstition musulmane et d’enfreindre ainsi une laïcité chèrement acquise par nos prédécesseurs, de sorte que la religion n’a de cesse aujourd’hui d’empiéter, depuis trente ans, sur la sphère publique pour faire culpabiliser la France et les Français au nom de la religion mahométane, selon l’expression même de Voltaire, ainsi que peuvent en témoigner celles et ceux qui ont connu l’avant-1981.
En matière d’idéologie, je ne peux manquer de vous rappeler le propos ci-après, qui suffit à vous « disqualifier » dans votre candidature à la magistrature suprême, du seul fait d’avoir parlé, le 21 novembre 2004 sur LCI, de « cette gauche qui veut changer le monde et qui sait comment le changer. » (SIC !)
Et assurément, c’est donc seulement le manque d’arguments contraires, qui vous a empêché de répondre à ma lettre du 22 novembre 2004, toujours à votre disposition, ayant pour objet « Changer le monde ! », et qui réfutait cette « croyance au miracle »
Il ne vous est d’ailleurs pas interdit, aujourd’hui, au vu du pandémonium universel toujours d’actualité, d’avancer votre argumentation détaillée établissant les moyens concrets et réalistes d’y parvenir, tandis que je maintiens mes propos d’alors affirmant ce qui suit en réaction à votre promesse mensongère :
« Rien n’est en mesure de changer l'homme, de faire de l’homme tel qu’il est, l’homme tel qu’il devrait être pour parvenir à la chimérique société de ses rêves : aucune idéologie, aucun moralisme, aucune pédagogie, aucune révolution, aucune Église, aucun devoir de mémoire (Shoah comprise), aucun homme providentiel, aucun Messie nouveau, aucun type d’organisation sociale (sinon, pourquoi attendre ?), aucune Culture même mondialisée, pas plus que l’addition de lois à des lois, de textes internationaux à des textes internationaux, une quelconque réforme de l’ONU, de l’OMC ou de toute autre institution internationale, l’Europe fédérale ou non, une hypothétique gouvernance mondiale, ou quoi que ce soit d’autre, ne feront jamais du rêve d’aujourd’hui la réalité de demain - la Culture sous toutes ses formes est à jamais impuissante contre notre nature !
Si vous contestez mes propos, ce qui est votre droit le plus légitime, à condition d’accepter d’en débattre, je vous mets au défi, ainsi que quiconque, penseurs, "politiques" et autres du monde entier, de m’indiquer concrètement comment éradiquer, de manière universelle et définitive : violence, conflits et rivalités individuels et collectifs, privilèges, injustices et inégalités, loi du plus fort, exploitation d’êtres humains, corruption et autres pratiques assimilables, discrimination sous toutes ses formes [race, nationalité, sexe, comportement sexuel, âge, statut social, situation de fortune, opinions religieuses, politiques et autres, handicap, maladie, apparence physique ou vestimentaire,...], etc., et comment instaurer tout aussi universellement et définitivement : démocratie, paix, justice, liberté, égalité et fraternité. Relever ce défi sera un excellent moyen de montrer que "vous savez comment changer le monde" ! » [Fin de citation]
Sauf à revenir courageusement sur votre « croyance au miracle », ou à relever concrètement le défi lancé, je risque d’attendre longtemps votre réponse contraire, mais je profite de l’occasion pour dénoncer cette autre chimère, scientiste et climatique, qui fonde la croyance superstitieuse des humains d’aujourd’hui de parvenir – DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN, à la saint Glinglin ! - à établir sur la planète, à notre convenance, un « climat sur mesure » pour l’éternité, ainsi que je m’en suis longuement expliqué dans ma lettre du 15 juillet 2010, adressée en envoi recommandé avec accusé de réception au Parti socialiste et aux membres nommément désignés.
Cette lettre avait pour objet, P S, J’ACCUSE : « Un "pays de merde", dans un monde de "TARÉS" ! », mais j’attends toujours votre réponse contraire argumentée sur des points très précis de désaccord. Toutefois, si vous vous décidiez enfin à faire preuve d’honnêteté et de courage intellectuels, je tiens à préciser que ce courrier est toujours à votre disposition, et donc votre seul silence suffirait à établir votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » de notre monde contemporain.
Sans préjuger de la suite, je ne peux manquer de vous citer ces quelques lignes rédigées par un cacique socialiste, assurément convaincu par mon argumentation, m’écrivant courageusement le 26 novembre 2008 :
« Vous soulignez également, dans votre courrier, la nécessité pour le Parti socialiste de renoncer à « ses dogmes », « ses mensonges» et « sa croyance au miracle ». Je peux vous assurer que je partage, pour une bonne part, cette exigence.
Je pense en effet que le Parti socialiste doit s'astreindre, en permanence à l’obligation de vérité pour retrouver la confiance des Français. Érodée par trop de promesses non tenues et trop de propositions peu plausibles, notre crédibilité est aujourd'hui trop faible pour convaincre nos concitoyens de la justesse de nos luttes. Ce déficit de crédibilité est aggravé, reconnaissons le, par la déconsidération générale dont souffre l'engagement politique.
Nous vivons dans une époque marquée par un profond scepticisme. L'échec de toutes les tentatives prométhéennes a brouillé le sens de l'Histoire et abîmé l'idée même de Progrès. L'obscurcissement de notre horizon laisse les hommes seuls dans un univers désenchanté. Nul n'attend plus – hormis quelques aveugles - qu'une avant-garde éclairée ne découvre le chemin du bonheur universel. La défiance envers l'action collective atteint une telle proportion qu'elle menace parfois les fondements de notre pacte social.
Pour surmonter ce désarroi et ranimer l'espérance, il n'est d'autre choix que ceux du courage et de la lucidité. Le PS doit désormais, en toute circonstance, être inspiré par une « éthique de la responsabilité ». Il ne peut plus garder pour seuls viatiques des certitudes idéologiques qui sont, en réalité, autant d'œillères. C'est en se confrontant à la réalité et non en cultivant des illusions qu'il retrouvera des marges pour l'action. Car, comme l'expliquait déjà Albert Camus, « aussi longtemps que [ ...] la vérité sera acceptée pour ce qu'elle est et telle qu'elle est, il y aura place pour l'espoir ».
Ce devoir de vérité suppose que le PS refuse - une fois pour toute - de subir la pression de
l'extrême gauche. Trop souvent honteux de nous-mêmes, trop facilement complexés par la radicalité verbale, nous sommes taraudés par la mauvaise conscience et la crainte que le compromis dégénère en compromission. Et nous oublions ainsi que nous sommes à l'origine de toutes les principales conquêtes sociales ! Redevenons fiers de notre passé pour rester confiants en notre avenir ! De tout temps, les chimères de l'extrême gauche n'ont conduit qu'à des voies sans issue. » [Fin de citation]
Complètement à l’opposé, votre obstination dans le refus de débattre sur le fond est assurément très pratique pour continuer à colporter les mensonges et les « croyances au miracle » du monde, donc à tromper et à manipuler l’opinion pour votre plus grand profit électoral et financier, individuel et collectif. Et ce, avec le concours d’autres forces de gauche (NPA, Front de gauche, etc.) ainsi que d’Europe Écologie-les Verts, tout aussi intellectuellement courageux que vous pour justifier leurs mensonges et leurs « croyances au miracle », ainsi que ma correspondance, toujours sans réponse à ce jour, adressée à Eva Joly, Cécile Duflot, Daniel Cohn-Bendit, José Bové, Noël Mamère et Nicolas Hulot, entre autres, peut en apporter la preuve.
Ce silence et ce refus de débattre vous permettent de continuer sans vergogne dans la manipulation de l’opinion, puisque vous venez d’affirmer publiquement dans une déclaration télévisée à l’attention des gogos : « Demain sera meilleur qu’aujourd’hui, je vous en fais la promesse ! » - sauf à vous-même, évidemment, d’apporter la preuve du contraire !
A défaut, cette nouvelle promesse ajoutée aux autres vous disqualifie dans votre velléité à diriger la France, et même à donner des leçons de morale aux Autres, comme je vous l’ai déjà bien souvent reproché.
Certes, comme l’a déclaré sans ambiguïté Jacques Vergès, peu suspect de dérive droitière extrémiste : « La gauche est moralisatrice, et c’est au nom de LA Morale qu’elle lance ses anathèmes. »
Vous n’échappez pas davantage en effet au moralisme, à la superstition moraliste, dont je vous ai pourtant déjà amplement entretenu pour en dénoncer les fictions sur lesquelles il se fonde, confirmant ainsi que notre époque n’est pas moins obscurantiste que toutes celles qui l’ont précédée dans leurs mensonges et leurs « croyances au miracle ».
Brièvement résumé, j’affirme qu’il n’y a ni Bien ni Mal absolus sur Terre, comme suffit à l’établir ce mot de Spinoza :
« Nous ne désirons pas une chose parce qu’elle est bonne (absolument bonne ou "bonne" en soi), c’est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. »
Et c’est pourtant sur cette fiction de Bien et Mal prétendument absolus que se fonde le catéchisme universel contemporain, ou religion des droits de l’homme, colporté par l’ensemble des faiseurs d’opinion d’aujourd’hui, tous milieux confondus [Médias de toutes tendances, politiciens de tous bords, intelligentsia (soi-disant intellectuels et pseudo-philosophes) et associations moralisatrices à sens unique (CRAN, CRIF, GISTI, Licra, Ligue des droits de l’homme, MRAP, SOS Racisme, etc.)
La deuxième fiction du moralisme est la division des humains en deux catégories par nature sur laquelle la gauche, au sens le plus large, fonctionne mensongèrement. En effet, comme cette fable a été dénoncée, voici bientôt deux mille ans, par l’un des grands diseurs universels de LA Vérité éternelle absolue, il n’y a pas réellement les bons, les « vertueux », les soi-disant antiracistes aujourd’hui, d’un côté, et les mauvais, les « salauds », les racistes, de l’autre.
Pour s’en convaincre, il suffit de se référer aux communautés arabo-musulmanes, juives et originaires d’Afrique sub-saharienne, grandes donneuses de leçons de morale aux Autres sur seul fondement d’époques révolues de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles, et de les juger à l’aune de leurs réels comportements sur les continents et dans les pays d’origine respectifs, sans développer davantage ici, puisque vous avez déjà été abondamment informé des mensonges et des « croyances au miracle du penser superstitieux en matière de moralisme par ma lettre du 22 novembre 2004, dont je reproduis ci-après un extrait à ce sujet.
A SUIVRE...