Showbises

Par Jlhuss

… ou la “censure” au secours de la promo

Mathieu Amalric a reçu le César du meilleur acteur pour son interprétation dans « le scaphandre et le papillon »

 

Absent il avait confié un message à Antoine De Caunes …au cas ou …

 

De Caunes n’a pas tout lu et le récipiendaire est mécontent. Il fait parvenir le « complément aux cahiers du cinéma, afin que nul ne l’ignore.

 

J’ai personnellement bien de la difficulté à digérer le long satisfecit de ces remise de trophées. Je supporte avec peine les larmes diverses et variées, les “merci à … grâce à machin … je dédis à machine … je pense à ma sœur… à ma mère … à ma maîtresse … sans lesquels etc.” A tel point d’ailleurs que je ne regarde plus ce genre de retransmissions nombrilistes et « tout à fait entre nous »

 

Je supporte encore moins l’impérieuse obligation ressentie par les récipiendaires de « délivrer » un message. Ou bien le message est “stupéfiant” et déchiqueté, ou bien la politique la moins élaborée s’en empare, ou enfin la banalité l’occupe totalement. C’est le cas le plus fréquent. Mais toujours, j’avais l’impression de regarder un monde dans lequel les vrais gens étaient absents, un grand club « d’amis » prêts à s’étriper : « je t’adore, moi non plus » N’ayant pas regardé, vous me détromperez si l’édition 2008 n’était pas fidèle à cette tradition.

 

Pour en revenir à la censure, très mode actuellement, ou est-elle ? Si le primé voulait à tout prix faire passer son message dont la portée est, sans aucun doute fondamentale, il devait se fendre d’un billet d’avion que les producteurs, au demeurant, ne lui aurait sans doute pas refusé. En fait, la formule retenue des cris d’orfraie sans déplacement est bien plus rentable médiatiquement et moins fatigante. Elle assure un « buzz » plus important que si le vainqueur avait été présent et avait lu son si beau texte.

Mathieu Amalric se plaint d’avoir été censuré pendant la cérémonie des Césars
LEMONDE.FR | 24.02.08