Cette histoire je l’ai apprise de Michael C. Ruppert pour lequel j’ai une profonde admiration, depuis que j’ai vu et écouté attentivement le film « Collapse ». Elle est tirée d’un texte de Ken Keyes Jr, dont je vous recommande également la lecture
Une histoire à propos du changement social.
Par Ken Keyes, Jr.
Une espèce de singe japonais, le macaque japonais ( macaca fuscata ), a été observée par des scientifiques à l'état sauvage sur une période de 30 ans. Nous sommes en 1952, sur l'ile de Koshima. Les singes étaient nourris avec des patates douces crues que les scientifiques jetaient sur le sable. Les singes aimaient le goût des patates douces, mais trouvaient leur saleté déplaisante.
Une jeune femelle âgée de 18 mois aperçue qu’une patate douce tombée dans un ruisseau tout près perdait cet aspect repoussant. Elle prit donc l’habitude de laver ses patates douces, ce que remarqua sa mère qui alors l’imita. Leurs compagnes de jeu petit à petit se prêtèrent à cette nouvelle façon de faire et l'enseignèrent ainsi à la communauté.
Cette innovation culturelle fut graduellement adoptée par différents singes devant les yeux des scientifiques. Entre 1952 et 1958 tous les jeunes singes apprirent à laver les patates douces remplies de sable pour les rendre plus agréables au goût. Seulement les singes adultes qui imitèrent leurs enfants apprirent cette amélioration sociale. Les autres singes adultes conservèrent leur habitude de manger des patates douces sales. Mais quelque chose d'étonnant se produisit.
À l'automne 1958, un certain nombre de singes de Koshima lavaient leurs patates douces -- leur nombre exact demeure inconnu.
Supposons que lorsque le soleil se leva un matin, il y avait 99 singes sur l'île de Koshima qui avaient appris à laver leurs patates douces. Supposons encore qu'un peu plus tard ce-matin là, le centième singe appris à laver les patates.
C’EST ALORS QUE LA CHOSE ARRIVA !
Ce soir-là presque tous les singes de la tribu se mirent à laver les patates douces avant de les manger. L'énergie additionnelle de ce centième singe créa une sorte de percée scientifique !
Mais notez ceci: la chose la plus surprenante observée par ces scientifiques fut le fait que l'habitude de laver les patates douces franchit la mer... pour rejoindre des colonies de singes habitant d'autres îles notamment la troupe de singes de Takasakiyama sur le continent qui se mirent aussi à laver leurs patates douces. C'est ainsi que le macaque japonais a été surnommé le "laveur de patates".
En conclusion, quand un certain nombre critique d'individus accompli une prise de conscience, cette nouvelle prise de conscience peut être communiquée d'un esprit à un autre. Bien que le nombre exact peut varier, ce "Phénomène du Centième Singe" signifie que lorsque seulement un nombre limité de gens apprend une nouvelle façon de faire, celle-ci peut devenir partie intégrante de la conscience d’une groupe donné. Cependant, à un moment donné, si seulement une personne de plus se met à adopter une nouvelle prise de conscience, son champ d'action s'étend de telle sorte que cette prise de conscience est adoptée par toute une population !
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La morale de cette histoire est qu’il ne faut jamais désespérer de faire passer une idée. En persuader une personne, dès lors que cette dernière est réellement convaincue, et le processus est engagé. Croire en ces convictions n’est pas suffisant. L’homme est semblable au singe et la communication entre individus procède de façon semblable, qu’il s’agisse d’une espèce ou d’une autre. Garder le silence peut être même une faute. Connaître un fait qui peut sauver une communauté et le garder sous silence pourrait être qualifié d’acte criminel. L’évolution de l’homo sapiens n’a été possible que grâce à ce moteur inconscient mais fondamental que fut la communication entre les individus.
Et lorsqu’il s’agit de compromission, c’est de l’abjection !