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Di-graiss-ions : au gras-meuh, citoyens !

Publié le 11 juillet 2007 par Ellie Page

92842150c97a357e95bbad2e69689624.jpgPour répondre à vos pertinentes objections à mon dernier article, avisés lecteurs, je reviens sur cette histoire de "le gras c'est la vie". Car je subodore que cette érudite citation du grand expert ès-bouffe - j'ai nommé seigneur Caradoc, ici à droite dans toute sa splendeur - en a défrisé plus d'un. Donc deux au moins, si j'compte bien.

Ai-je dit qu'il fallait s'en goinfrer ? atta j'relis... mmmhh mmhmhhm gnin gnin gnnneen  ... nan nan ! J'ai jamais écrit : "roulez-vous dans le gras, faites-vous des tartines de rillettes au saindoux sur de biscuits apéro et trempez-les dans l'huile comme un escargot tout chaud". Non non non.

D'abord, y'a gras ET gras : celui des chips ou des mac Do, ben il est vraiment po bon du tout ! Celui des huiles de première pression à froid en revanche est plein de qualités très enviables.

Une petite anecdote pour rester dans le thon ton : on croit souvent qu'au Moyen-Âge, les défenseurs d'une forteresse balançaient de l'huile bouillante sur les assaillants. Erreur bande-dessinesque, bien excusable mais grossière. L'huile est une denrée très difficile à extraire du fruit ou de la noix dont elle  est issue. Un litre de ce précieux liquide représentait à l'époque une valeur sans commune mesure avec le beurre par exemple, beaucoup plus accessible. On en trouvait au pis de chaque vache, c'est pour dire, suffisait d'un peu d'huile de coude pour battre la crème et tadam... ça y était ! Alors que l'huile était bien trop rare. Mais me tarauderez-vous, car vous êtes tenaces et passablement titilleurs : "mais que balançaient donc les chevaliers du Moyen-Âge sur les méchants d'en bas ?" Eh bien, je vous répondrai Primo :  c'étaient pas les chevaliers qui s'occupaient de ça pour la bonne raison que les chevaliers, ça monte à CHEVAL et que fais donc monter un canasson en haut des remparts pour voir. Naméo !  Deuzio : c'est pas l'sujet ! On s'en fiche de ce que les gens d'il y a des lustres se jetaient à la tronche.  Tierzo trimo : Mais qu'est-ce que c'est que ces digressions sauvages !?!?!   Où voulais-je en venir déjà ? L'huile. Ne la dédions pas à la simple friture. Sachons l'utiliser comme une touche finale à notre assaisonnement. Une note d'huile d'olive sur des tomates en été. Une lichette d'huile de noix dans la laitue fadasse, avec de l'ail frais pressé. Une pointe d'huile de colza au goût neutre dans les sauces à la moutarde, pour ne pas surcharger de parfums.   Pour finir, inclinons-nous devant l'éloquente simplicité de la tartine, voulez-vous ?  
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Ceci n'est pas une tartine ! Ceci n'est pas une tartine en effet, c'est un trésor, un chef d'oeuvre, un pilier de notre civilisation.  Et savez-vous pourquoi qu'elle est si bonne, la tartine ?   Parce sa confiture (ça dégoulineu...) oui d'accord mais pas seulement ... sa confiture vous donne le coup de fouet de sucre rapide du matin. Et si y'avait que ça ! Parce que y'a aussi son pain. Complet c'est mieux mais blanc c'est pas si mal. Le pain, c'est des sucres lents qui vous fournissent l'énergie dont vous avez besoin pour ...aller glander au taf par exemple. Mais l'bouquet, c'est le BEURRE : parce que cette petite pellicule de graisse, non contente de vous apporter par exemple de la bonne vitamine E, va tapisser votre intestin et retarder l'absorption du reste. Et c'est ce beurre qui va vous aider à tenir glorieusement jusqu'à midi et à dire "ta mère en short" à la fringale de milieu de matinée. Alors, mesdames, n'ôtez pas le beurre sous prétexte de régime ! Au besoin, faites-vous une tartine de moins, vous n'en aurez pas besoin, grâce au secret du beurre...   Alors, non, ça ! ce n'est pas une tartine, c'est d'la bombe...   La prochaine fois, nous évoquerons donc plus en détails le Moyen-Âge, avec un documentaire de Monsieur Bradshaw, "Sacré Moyen-Âge", présenté par Terry Jones himself. Je sens que vous en bavez déjà...    Je pense que demain matin, en relisant cette note, je me demanderai à quoi je carburais en l'écrivant. La réponse vous trucidera, je me la note pour mémoire : à la compote pomme-pamplemousse... faut qu'j'arrête. 

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