Face à l’imposition ces derniers mois d’une série de taxes exceptionnelles, le refus de paiement fédère en Grèce des initiatives locales et dispersées.
Des membres du mouvement "Je ne paie pas" brûlent leurs feuilles d'impôts.
Ces campagnes, menées essentiellement sur la toile, ont repris de la vigueur depuis la décision du gouvernement, à la mi-septembre, d’imposer en urgence une taxe exceptionnelle sur l’immobilier. Cet impôt, impopulaire dans un pays où 70% de la population est propriétaire, s’ajoute à une hausse de la fiscalité décidée par le gouvernement socialiste pour tenter d’enrayer les déficits budgétaires et éviter un défaut de paiement au pays.
Des réseaux de gauche radicale font aussi circuler sur la toile des formulaires à remettre aux bureaux du fisc. Leurs signataires ont le choix entre refuser de payer les impôts supplémentaires ou payer en se réservant en recours en justice sur la constitutionnalité de ces nouvelles taxes. Des appels à la résistance émanent aussi de franges dissidentes de la majorité socialiste, dont le puissant syndicat de la compagnie Electricité de Grèce, entreprise promise à privatisation dans le cadre des mesures de redressement du pays.
Le parti communiste KKE, a de son côté lancé sa propre campagne de non-paiement, après l’annonce de la taxe immobilière, organisant plusieurs rassemblements à Athènes, où il dispose d’une base disciplinée. Une précédente campagne « Je ne paie pas », menée cette fois contre les augmentations de péages autoroutiers avait mobilisé des milliers de personnes l’hiver dernier, débouchant sur des baisses de tarifs, mais s’est depuis essoufflée.