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La machine à perdre

Publié le 26 septembre 2011 par Alteroueb

L’actualité est monopolisée par un évènement historique qui n’aurait jamais dû voir le jour. En effet, la Vème République, conçue sur mesure par un très grand Général, voit la chambre haute, le Sénat, changer de couleur. Cette vénérable institution, maison de retraite pour politiciens usés, était censée apporter au pouvoir législatif la stabilité et la sagesse qui manque parfois aux pensionnaires du Palais Bourbon… En soi, le changement de majorité, si elle se confirme lundi 3 octobre lors de l’élection de son Président, n’est pas une révolution, en rien ne va vraiment changer. Mais quand même…

Allez commenter chez Monsieur Poireau, il en a besoin...
Même Jean-Pierre Raffarin, fidèle parmi les fidèles du Nain Compétent, a commenté la sanction, percevant «une poussée de la gauche». Il doit être un peu  «toc-toc» et souffrir d’anosognosie lui aussi, parce que cette poussée ne date pas d’hier, loin s’en faut. D’ailleurs, notre grand Monarque est très largement rentré dans l’Histoire, non seulement pour avoir aujourd’hui cassé l’incassable, mais surtout pour voir son camp se faire laminer à tous les scrutins sans exception depuis qu’il tient le manche.

Plus grave, il a passé sa mandature à critiquer plus que vertement le bilan de son prédécesseur, auquel il a contribué dans une très large mesure, mais il a surtout transformé l’UMP, cette machine patiemment construite et entretenue par Chirac en un puissant bulldozer, en machine à perdre. D’une situation de monopole, avalant tout sur son passage, absorbant amis comme ennemis, débauchant le camp d’en face, le principal parti de droite est tombé bien bas et reste sans réaction, amorphe, presque silencieux. Même les petites phrases se font rares, les réactions sont molles, étonnement atones.

Mais l’ours mal léché, s’il a pris un sérieux coup entre les oreilles, n’est pas mort, et vendre sa peau actuellement serait une terrible erreur. La gauche doit capitaliser sur cette nouvelle avancée. En mettant à sa couleur les institutions, elle se dote des moyens et des outils pour gouverner. Elle n’aura aucune excuse pour ne pas pratiquer une vraie politique de gauche, et mettre en place une réelle rupture avec le système immoral actuel qui ne contraint qu’une partie de la population, les plus faibles, aux efforts. Toutes les pièces du puzzle se mettent doucement en place, et l’espoir monte et grandit, encore plus qu’en 1981.

C’est pas le moment de lâcher, courage…


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