Rendant compte, dans le dernier Figaro littéraire, de l’ouvrage L’affaire Paméla publié aux éditions Paris-Méditerranée, Jacques de Saint-Victor nous relate une bien étrange histoire. Un universitaire, André Magnan, a retrouvé un ouvrage perdu de Voltaire, livre que l’on avait coutume d’appeler le « Paméla », car le philosophe l’aurait écrit à la façon du Paméla de Richardson, une « histoire en lettres ». En fait, cet ouvrage se trouvait déjà publié dans la Correspondance de Voltaire ; il se composait d’une série de lettres éparses écrites à Mme Denis, sa nièce et amante, et relatives à son séjour à Berlin chez l’empereur Frédéric II. Une œuvre dispersée, éclatée, que M. Magnan a su retrouver, rassembler, recomposer comme un puzzle.
Cette idée d’une œuvre absente, perdue, que l’on cherche partout hors des œuvres complètes, qui se trouve cachée dans l’œuvre même, que l’on a sous les yeux sans pouvoir la reconnaître, est assez vertigineuse.