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Le concept de départ est intéressant : interroger, à travers des installations, notre propre perception de nous-même, de notre corps et de son image... Rien de nouveau, mais on se dit why not ? Donc on pousse jusqu'au 104, un dimanche après-midi ensoleillé, en se disant que si c'est mauvais, on pourra au moins se poser deux secondes sur les transats afin de faire une petite sieste...
Ben en fait ce n'est pas mauvais, mais en même temps... on se dit que ça se ressemble plus à des animations de parc pour enfants qu'à de vrais objets culturels. La preuve en est : toutes les installations sont prises d'assaut par les bambins, qui s'amusent comme des petits fous... eux.. Et dire qu'il faut subir une file d'attente pour les tester, alors que "l'expérience" qu'on nous a promise ne dure qu'au maximum 2 minutes !
Leandro Erlich propose deux oeuvres : Bâtiments (2004), photos ci-dessus, où, grâce à un miroir, l'oeil du visiteur a l'impression que le bâtiment au sol est à la verticale. L'effet est assez réussi : en déambulant sur le décor couché, on croit évoluer dans un univers sans gravité et pouvoir grimper à la façade sans effort. Changing Rooms (2008), photos ci-dessous, utilise des jeux de miroirs en alternant vrais miroirs réfléchissants et ouvertures dans le murs (entourée du même cadre) pour un effet déstabilisant (personne ne fait le parcours une seule fois sans percuter un miroir).
Mirror (2002) de Lawrence Malstaf, est un dispositif utilisant un fauteuil face à un miroir (décidément !) : on s'assoit, on appuie sur le gros bouton et la surface réfléchissante va subir, de manière progressive, des mouvements, déformant ainsi l'image du sujet assis. Shaft (2007), du même artiste, est également composé d'un meuble destiné au repos : un lit est disposé sous un tube ventilé. Le visiteur se couche, la tête sous le tube, protégée par une vitre de verre blindé, et l'on y insère des assiettes qui lévitent grâce à la soufflerie et se percutent au dessus de lui. Mouais... Enfin, 104.0.2 (création) de Ann Veronica Janssens, nous fait nous balader dans deux pièces remplies de fumées, l'une baignée de lumière blanche, l'autre de lumière rouge... Re-mouais... Bon, tout ça n'est pas désagréable, avec un joli bracelet rose, laissez-passer de l'expo, on se prend les assiettes sur la tronche en souriant, on se rappelle les miroirs déformants des foires foraines après avoir appuyé sur le bouton rouge (du coup, on a envie de barbe-à-papa), on fait les imbéciles dans la fumée... Bref, retour en enfance direct, pas forcément pour les bonnes raisons d'ailleurs. Maintenant, est-ce que ça vaut le coup de se déplacer au CENTQUATRE et de lâcher 5 euros pour ça... bof ! !
In_Perceptions
Expositions collective // Leandro Erlich // Ann Veronica Janssens // Lawrence Malstaf
104 CENTQUATRE
5 rue curial - 75019 PARIS
Métro : Riquet
Infos : www.104.fr