FolioSF continue à rééditer des oeuvres de Silverberg et la dernière en date est Un Jeu cruel. Comme toujours chez cet auteur, il y a du bon et du moins bon. L'avantage, c'est que ça se lit vite (un peu trop), qu'après une entrée en la matière rapide, l'action avance à grand pas pour finalement trouver une conclusion assez logique et pas surprenante du tout car trop prévisible. L'histoire ? Il y a un astronaute qui, pris en otage par des aliens, a été reconfiguré (si je puis m'exprimer ainsi) si bien qu'il est devenu un monstre. Autre sujet d'expérience, autre cobaye, autre monstre dans son style: une femme qui a donné ses ovules à la science et est devenue la mère biologique de cent bébés qu'on lui a confisqués. Depuis elle essaye de se suicider ... Enfin, Duncan Chalk, un monstre assoiffé de souffrance et plein de fric qui a l'idée juteuse de se faire rencontrer les deux monstres (c'est ça le jeu cruel en question) et créer une love story visionnable qui devrait rapporter un max. Je ne vous en dis pas plus sur l'histoire car ce serait rendre inutile la lecture de ce livre - ce qui n'est pas mon but.
Le verdict ? Une lecture divertissante, certes, avec un temps fort dans la scène du restaurant galactique (le chapitre le plus original du livre à mon sens et qui m'a fait repenser à celle de La Cité du gouffre de Reynolds ) mais qu'on oubliera aussi vite qu'un téléfilm regardé en seconde partie de soirée durant les grandes vacances. La quatrième de couverture nous parle d'une "critique acerbe de la société du spectacle" (où ça ???), d'un "grand roman de science-fiction" (rien vu de très grand là dedans pour ma part) et d'un immense talent (peut-être mais pas dans ce livre) ... Mouais ... On reste dans du très convenu, dans du un-peu-bâclé (pas de réflexion réelle sur la souffrance, l'amour, le spectacle, le divertissement qui sont là à titre de thèmes narratifs mais ne sont jamais approfondis), en bref, une grosse nouvelle qui n'est pas désagréable à lire mais dont on ne doit pas attendre plus que du temps passé.