Le hasard m'a conduit récemment à cet article qui lui est consacré sur l'encyclopédie libre Wikipédia :
"Simonomis, pseudonyme de Jacques Simon, est un poète français né à Paris le 28 mai 1940. Auteur de plus de 30 ouvrages de poésie, il collabora à de nombreuses revues, y publiant des centaines d'articles, critiques littéraires, études, entretiens avec des poètes. Animateur de Soleil des loups de 1985 à 1991, il fonda ensuite sa propre revue Le cri d'os qui fut publiée pendant 10 ans de 1993 à 2003.
Décédé à Paris, le 15 février 2005, il est inhumé au cimetière du Père Lachaise."
J'ai retrouvé dans mes archives cette interview que j'avais réalisée dans le magazine Ecrire & Editer à l'occasion d'un article sur sa revue Le Cris d'os. Que cette re-publication en ligne soit une façon de lui rendre hommage, bien tardivement.
- « Le Cri d’Os » est un beau titre, poétique et énigmatique. Pourquoi l’avoir choisi ?
Jacques Simonomis : - Il est extrait d’une de mes plaquettes, parue aux éditions Traces en 1983, « Comme un cri d’os, Tristan Corbière... », lui-même sorti de la première phrase de la petite étude : « Il ne nous semble pas inutile de tenter, après tant d’autres, l’approche de ce poète qui perce de son cri d’os le linceul de son siècle. »
La poésie de Corbière (mon poète préféré) m’a toujours fait l’effet du bruit - du grincement - d’un os que l’on frotterait - en marchant - sur un mur de pierre, en meulière, par exemple. D’autre part, un os qui crie (ce n’est pas commun) donne à penser. C’est le support du visible où crèche la substantifique moelle.
- Tu viens de passer d’une périodicité trimestrielle à une semestrielle. Est-ce par paresse ?
- La paresse ne figure pas dans le dictionnaire de ma vie. A la suite de problèmes de gestion, mon micro-éditeur (La Lucarne Ovale) est devenu, d’un commun accord, mon imprimeur en 1998, avec des semestriels de 200 pages.
- Comment diffuses-tu ta revue ?
- Par abonnements et ventes directes.
L’aspect a-t-il de l’importance ? Un périodique poétique peut-il se dispenser d’une réflexion sur la forme ?
- L’aspect est important. Mon imprimeur travaille bien. Le « produit » est bien perçu. Mais chacun fait ce qu’il veut ou peut.
- Les chroniques et articles tiennent une large place dans ta revue. Pourrais-tu la concevoir comme un pur cahier de création ?
- Non. Chroniques et articles sont des exercices de solidarité entre poètes, malgré l’exacerbant nombrilisme de trop d’entre eux - rarement les meilleurs. Je n’aime pas les revues uniquement anthologiques. Un entassement de poèmes, c’est facile. Ce n’est pas ma conception de la revue.
- Réponds-tu aux envois de textes ? Quels conseils donnerais-tu aux auteurs qui veulent te contacter ?
- Je réponds aux envois de textes accompagnés d’une enveloppe timbrée. Il est conseillé de lire un n° du Cri d’Os avant tout envoi. Les auteurs peuvent commander un n° ou s’abonner un an pour voir si la revue correspond à leurs aspirations. Bien entendu, nous sollicitons et publions des auteurs de talent totalement « extérieurs » à la revue.