Certes la grande distribution a permis de faire entrer la consommation régulière de viande dans les ménages, de faire baisser les prix du caddie moyen (quoique) et d'oublier à quelle saison correspond tel légume ("ah bon, on ne trouve pas de fraises en janvier ?"). La ligne de caisse aligne des hôtesses qui aimeraient qu'on n'oublie pas qu'elles sont bien vivantes. On propose des "concepts à cuisiner" full options (leçons comprises parce qu'on le vaut bien) qui font rentrer le prix d'une Golf dans la cuisine. Topchef, Masterchef et autres truc-chefs se multiplient mais les statistiques confirment la progression de l'obésité chez les plus jeunes pour cause de consommation abusive de sodas et autres plats préparés bourrés d'huile de palme et de conservateurs divers et variés. Les primeurs sont soi disant "traçables "mais arrivent de si loin que cette traçabilité nécessite de bonnes connaissances en géographie ou dans l'utilisation de Google maps.
La dernière qu'il m'a été donnée de découvrir est le nouveau système de paiement über hygiénique mais dramatiquement déshumanisé pratiqué par la nouvelle boulangerie du coin. Quoique j'hésite à utiliser "boulangerie" s'agissant d'un établissement qui cuit sur place des pâtons livrés en camion frigo... La new caisse donc, où on introduit soi même pièces ou billets histoire que la préposée (non, là, le mot "boulangère" je ne peux pas) ne touche pas l'argent avec la même main que celle qui saisit le pain. Je reconnais que la monnaie est un support rêvé pour les bactéries en tous genres et qu'on n'emballe plus le poisson dans du journal depuis longtemps, mais quand même...
Il y a la nouvelle carte de paiement "sans contact" (dont le succès semble se faire toujours attendre), il y a maintenant la baguette sans contact. Dans l'épicerie de ma grand mère, c'était ce contact qui faisait la différence. Et il y avait toujours du monde.