Hier donc j’ai été invitée par Gaumont et Pingoo à voir Un heureux évènement de Rémy Bezançon avec Louise Bourgouin et Pio Marmaï, film tiré du roman d’Eliette Abécassis.
Bon.
Commençons par régler le cas Eliette Abécassis.
Ceci dit.
Un heureux évènement est donc l’histoire de Barbara, thésarde en philosophie qui tombe enceinte. Une fois l’enfant arrivé, le couple se déchire.
Oui je suis très douée en résumé.
Après l’accouchement, Barbara reste seule à s’occuper de l’enfant pendant que son mari s’épuise au travail afin de les faire vivre. Schéma classique me direz-vous. Et papa n’est pas là pour séparer maman du lien fusionnel qu’elle a avec l’enfant, lien forcément malsain. Maman ne veut plus de vie sexuelle, préférant s’occuper de son gamin. Heureusement, en la forçant un peu, elle finit par en avoir envie à nouveau et j’ai trouvé extrêmement violent le moment où il la force (et où elle aime forcément).
Là j’ai forcément pensé à ce texte ; imaginez que des femmes – et des hommes, oui, oui – n’ont parfois aucune libido alors qu’ils n’ont même pas l’excuse d’avoir accouché.
Il ne me semble personnellement pas anormal, après avoir accouché, donc de connaître un léger bouleversement physique, hormonal et social de moins se soigner. D’être un peu débordée. De ne pas avoir envie de baiser. Peut-être que le réalisateur n’a pas voulu présenter cela comme un problème mais c’est en tout cas comme cela que je l’ai ressenti. Comme s’il y avait une injonction au final, à se reprendre rapidement.
Maintenant je vais vous parler de la fin sans vous dévoiler la fin.
Je ne vois pas comment le dire différemment de « quand on a un gamin, on devient niaise, on se met à écrire des bouquins niais sur les gamins, on renonce à toutes ses ambitions, mais au final c’est pas grave parce que le plus beau projet de vie d’une femme c’est la maternité ».
Ce film c’est un peu un roman d’une femme célébrant la maternité comme le moment le plus important de la vie d’une femme, mis en scène par un homme qui pense la même chose. C’est dire si on a droit à un paquet de clichés. Bezançon me disait qu’il ne faisait pas de cinéma social mais je ne crois pas qu’on puisse produire un oeuvre artistique et la présenter comme quelque chose d’isolé, dont on ne pourrait rien conclure. Qu’il le veuille ou non son film a aussi une portée sociale ; les femmes sont encore accrochées aux enfants comme moule à leur rocher et les pères sont souvent complètement désinvestis tant qu’on est dans la toute petite enfance.
Le film me semble intéressant à un niveau ; il montre la réalité physique de la grossesses ; les montées de lait intempestives, la rééducation périnéale, le retour de couches, l’accouchement. On ne demande évidemment pas un docu mais il est rare , dans un film de voir ce genre de réalisme-là.
Vous comprendrez que je n’ai pas aimé ce film.
Je serais curieuse, pour autant, de connaitre vos réactions.
Je vous fais donc gagner 10 places (deux par personne dans n’importe quel Gaumont de France à n’importe quelle séance) ; il suffit de me laisser un commentaire avant mercredi 28, 23:59.