1332
Nous roulons résolument à contre courant
Remontant le torrent impétueux
Et celui des voyageurs
.
Ceux-là s’arrêtent où la ville s’arrête
Plus loin court une réputation de loup
Et de solitude sulfureuse
*
C’est pourtant là
Au bord du monde connu
Que se niche notre destination
Loin des flonflons de toutes fêtes
A l’abri d’un clocher qui égrène les heures
.
Ici l’été n’est qu’une apparence
Il faut apprendre à y lire les prémisses d’hiver
Derrière chaque nuée inconséquente
*
Nous voici donc à la porte d’un autre univers
Apre et dur comme pierre
Fait de chemins discrets à l’ombre des mélèzes
De futaies aux riches essences
Ouvrant sur un ciel à portée de main
.
Nous n’y sommes pas seul
Mais par un triste agencement des esprits
Chacun y vient solitaire
Peut-être une réaction à la promiscuité courante
*
La migration saisonnière ne fait pas le nomade
Chacun suit sa route
Indifférent à celle du voisin
Rien ne vient souder ceux qui cherchent leurs vérités
C’est là tout le malheur
.
Saint Paul sur Ubaye, 15 août 2011
©CopyrightDepot.co 00045567